Au long des cinq années d’études, les apprentissages demandent à être confrontés à des questionnements réels auxquels les élèves devront répondre, dans une perspective réaliste. Ce contact, avec les problématiques de la société civile et des acteurs locaux, est au cœur de la pédagogie de l’école.

Pour cela, sont organisées des études en relation avec des collectivités locales (communes, agglomérations, services de l’État, etc.), des acteurs privés ou associatifs tels que des entreprises, des propriétaires fonciers, des sociétés de gestion. Face aux enjeux soulevés par un commanditaire, l’atelier de projet élargit les questions posées et propose un programme d’actions organisées dans un projet de paysage dessiné, mesuré, raconté. Son action s’exerce en articulant toutes les échelles spatiales, sur des espaces privés ou publics, urbains ou ruraux, sur des délaissés, des friches, des infrastructures.

Les résultats de ces travaux sont synthétisés dans notre Centre de Recherches Appliquées au Paysage d’Aide aux Usagers et aux Décideurs, le CRAPAUD.

Ces études réalistes sont essentielles à la pédagogie du projet de paysage à plus d’un titre. D’une part, elles placent les élèves et les enseignants en amont d’un programme à traiter : ce sont les résultats de leur étude qui permettront aux élus des collectivités ou aux gestionnaires des lieux de repositionner leur commande, d’élargir leur réflexion, de considérer des angles restés aveugles, de réorganiser la mise en œuvre de leur projet. Ensuite, c’est dans ce type de situation de recherche, d’invention et de créativité, où tous les enseignements sont sollicitées, que l’on peut évaluer la capacité de réponse de notre formation de paysagistes-concepteurs. D’autre part, cette « recherche-action » place les nombreux professionnels, enseignants à l’école, en situation d’expérimentation, aux côtés des enseignants-chercheurs et des acteurs locaux sollicités, afin de renouveler nos moyens d’action collective sur les territoires. Enfin, elles font de l’école un lieu-ressource, attirant de nouveaux acteurs qui pourront par la suite être invités à des jurys, des conférences ou des colloques, et permettent la transmission des travaux de l’école à un plus large public : c’est une manière pour l’école de la nature et du paysage d’être engagée dans l’évolution de la société.

C’est dans cette optique d’aide et de conseil aux décideurs mais aussi de recherche de nouvelles questions territoriales que l’INSA Centre Val de Loire, pour le compte de son département l’École de la Nature et du Paysage, passe des conventions d’études impliquant une promotion d’élèves sur un semestre ou deux semestres. Les résultats de ces travaux sont synthétisés dans notre Centre de Recherches Appliquées au Paysage d’Aide aux Usagers et aux Décideurs, le CRAPAUD. Les travaux ainsi présentés, dans des formes adaptées, représentent une boîte à idées en amont des décisions des décideurs et en amont des prestations de professionnels du paysage, ils ouvrent le champ des réflexions et des angles de vue, et entendent participer au changement de nos manières de penser la transformation spatiale des espaces habités, et d’agir.