CYCLE DE DISCUSSIONS 2018-2019
Chaque année, l’école organise, un mardi par mois, un cycle de discussions intitulé Les discussions de la Chocolaterie.
Cette année, le thème est « Représenter ».
Les thèmes retenus doivent permettre, tant au public extérieur qu’à nos élèves de pousser plus loin leur réflexion sur les territoires où ils devront intervenir.
– Si tu veux prendre un miroir et le présenter de tous côtés, tu feras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-même, et les autres êtres vivants, et les meubles, et les plantes, et tout ce dont nous parlions à l’instant.
– Oui, mais ce seront des apparences, et non pas des réalités.
(Platon, La République, 596d-e)
Rendre sensible ce qui ne l’est pas, grâce à un geste de production matérielle : représenter, c’est incarner, faire exister une chose absente ou abstraite. On parle de représentation visuelle, mais aussi d’image poétique, ou sonore. Tout acte de représenter présuppose la délimitation physique d’un cadre et le choix d’une technique de production tournée vers l’imagination d’un spectateur (auditeur, lecteur, etc.). Comme la mise en scène au théâtre, ce tracé ouvre l’espace concret d’une représentation, c’est-à-dire d’une distance au sein du réel. Une image est le résultat d’une telle opération, quel que soit son format, son motif ou sa finalité : document ou fiction, portrait ou paysage, composition abstraite. En s’éloignant du cours ordinaire des choses, l’acte de représenter le redouble ou le détourne au point d’en intensifier et d’en renouveler la présence, le temps d’une image.
À l’école de la nature et du paysage, l’enseignement s’appuie sur de nombreux exercices de représentation : graphique, analytique, narrative. Il développe la formation du regard. Le cycle de discussions de cette année interroge la fabrication des images dans des directions aussi variées que possible : du dessin d’architecte à la maquette de l’éditeur, de la carte postale au plan d’aménagement, de l’enquête photographique au schéma de pensée. Le paysage que l’on dessine et que l’on enseigne, mais aussi celui que l’on habite et que l’on traverse, se nourrit de ces opérations.
La chocolaterie ouvre ses portes pour accueillir des discussions publiques accessibles à toutes et à tous, pour une nouvelle saison. Ces discussions ont lieu le mardi à 18h30 dans la salle de conférences de la chocolaterie. Elles sont organisées par l’école de la nature et du paysage (insa centre val de loire) en partenariat avec le conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement 41, cinéfil et la radio studio zef.
Télécharger l’affiche/programme.
La discussion d’octobre – carte blanche des Rendez-Vous de l’Histoire
La circulation des paysages
13 octobre 2018 – 18H30 dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire de Blois – Amphi Denis Papin.
Que nous apprennent les cartes postales sur l’histoire des pratiques du paysage ? Deux tensions seront explorées à propos d’un corpus américain (1900-1950) : entre intérêt local et circulation mondiale, entre imagerie industrielle et communication privée.
Une conférence de François Brunet, historien des images aux États-Unis et professeur à l’université Paris Diderot.
La discussion de novembre
Paysages français ?
6 novembre 2018 – 18h30
L’Atlas des Régions Naturelles s’attache à décrire photographiquement les 450 pays qui composent le territoire français et dont les frontières ne sont pas administratives mais géologiques, historiques, linguistiques ou culturelles. Ces limites, si elles sont parfois incertaines, n’en dessinent pas moins des entités aux particularismes que le photographe et le botaniste s’attachent ici à documenter, classer et archiver.
Une discussion avec Eric Tabuchi, photographe et Benoît Vincent, écrivain et botaniste.
Le podcast est ici.
La discussion de décembre
Images de pensée
18 décembre 2018 – 18h30
Sur un cahier, un brouillon, un bout de papier : des dessins, des schémas ou des tracés transcrivent une réflexion singulière. Comment représenter une pensée en train de naître au moyen d’objets graphiques ?
Une discussion avec Marie Haude Caraës, directrice de l’école des beaux-arts de Tours, Bruno Marmiroli, ancien directeur du CAUE 41 et directeur de la Mission Val de Loire et Claire Dauviau paysagiste enseignante à l’école du paysage.
Ici le PDF de la présentation – avec les images.
La discussion était suivie du vernissage de l’exposition des buvards de Chilpéric de Boiscuillé « Palimpsestes » dans le hall de la Chocolaterie. Ici un entretien à propos de ces Palimpsestes où l’on entend Chilpéric de Boiscuillé questionné par un élève de l’école, Xavier Cournet.
Le podcast est ici.
La discussion de janvier
Peindre et dépeindre
15 janvier 2019 – 18h30
Regarder l’étendue comme un « paysage », cette manière de voir est une leçon picturale depuis cinq siècles, en Occident. La peinture représente la réalité, mais elle choisit ce qu’elle retient, elle témoigne d’une pensée, d’une idée du monde qu’elle illustre en produisant des figures qui sont des interprétations du présent ou des propositions de futur.
Une discussion entre Claude Eveno, urbaniste et écrivain, Madenn Diabaté et Quentin Duperier, élèves de l’école de la nature et du paysage.
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La discussion de février
Construire le texte et l’image
12 février 2019 – 18h30
Comment s’organisent les savoir-faire de l’édition ? La fabrication d’ouvrages imprimés met en jeu de multiples choix de représentation: un format, une collection, un papier, du texte, éventuellement des images. Bref, un design – une ergonomie – permettant de façonner et harmoniser un «système» éditorial, ici celui des éditions B2, véritable «cabinet de curiosités» d’architecture et de paysage.
Une discussion avec Nikola Jankovic, fondateur et directeur des éditions B2, spécialisées dans les textes d’architecture et Olivier Gaudin, enseignant à l’école de la nature et du paysage.
Et puisque nous accueillons les éditions B2, nous présentons au même moment dans le hall de l’école une exposition des travaux d’élèves de première année : « une idée qui prend la forme d’un livre ».
Raconter une histoire, depuis sa première idée, jusqu’à la collecte et la fabrication des images puis l’organisation de sa narration. En cinq séances d’atelier, les élèves de première année fabriquent un livre dont ils imaginent chaque détail.
L’élève devient tour à tour fouineur, poète, peintre, dessinateur, photographe, imprimeur et éditeur. Il met en page ses textes et ses images selon une technique et une idée de lecture qui lui sont propres.
Ces expériences nécessitent d’explorer les arts graphiques, de repenser la typographique, la reliure, les formats et les agencements texte-image, tout en restant dans la démonstration d’un objet-livre.
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La discussion de mars
Représenter pour projeter
5 mars 2019 – 18h30
Qu’il s’agisse d’une gravure chinoise datant de 1136 ou d’une peinture de Nelly Monnier, en 2018, Grégoire et Rémy ont conforté leur démarche de projet en collectant des références dans l’histoire de la représentation. Ces références sont archivées, afin qu’ils puissent y trouver la matière nécessaire à la représentation du projet en cours. La représentation est elle-même au cœur de leur démarche de projet.
Une discussion avec Grégoire Bassinet et Rémy Turquin, paysagistes, fondateurs de l’agence BTP et Fred Maillard, peintre, enseignant à l’école.
Le podcast est ici.