Etudiante : Sophie Lefetz
Directeur de mémoire : Bertrand Folléa
Réveiller la campagne pour construire la ville. Vendôme, quartier de la gare.

Baignée par le calme et la discrétion de la vallée du Loir, Vendôme est une petite ville de province de 16.920 habitants (en 2010). Située au centre des agglomérations d'Orléans, de Blois, du Mans et de Tours, elle constitue un pôle urbain important au cœur d'un vaste espace rural. La ville bénéficie de la présence du TGV qui la place à 42 mn de Paris depuis 1990. Son caractère singulier associe une atmosphère de 'ville jardin', qui perpétue une tradition horticole dans un centre patrimonial remarquable, et une évidence de 'ville pratique' qui concentre les activités et services nécessaires aux habitants des villages du vendômois rural.

LE QUARTIER DE LA GARE : LE LIEU DE TOUS LES POSSIBLES

Dans ce quartier composite, partiellement désaffecté, la magie des espaces abandonnés opère. Des entrepôts carbonisés, des bâtiments abandonnés, d'anciennes parcelles maraîchères en friches, la trace d'une ancienne carrière, autant d'éléments qui poussent à se projeter dans le passé pour imaginer la vie d'un futur quartier. Bordé par la RN 10 à l'Est, et cerné au Sud par les voies de chemin de fer, ce secteur occupe une position stratégique entre les quartiers Nord et le centre-ville. Ce lieu charnière, accessible par tous les moyens de transports (train, bus, voiture et circulation douce) constitue un espace où les enjeux d'aménagement sont importants pour l'évolution de la ville. D'autant plus qu'un pôle multimodale est en cours de réalisation autour de la gare TER et devrait être livré pour l'été 2014. La commune, qui a l'intention de lancer prochainement une consultation pour la réalisation des études préliminaires pour l'urbanisation d'ensemble de ce quartier, acquiert, au fur et à mesure des opportunités, les emprises foncières anciennement maraîchères ou industrielles. Ni le programme ni le périmètre ne sont encore fixés.

Au cœur de ce lieu, tel une cathédrale de béton abandonnée, l'ancien silo à grain de la coopérative l'Union, éveille le souvenir de la construction agricole du territoire Vendômois. Depuis ce totem fier, triste et hors échelle, la ligne de chemin de fer trace la fuyante vers les espaces ruraux, vers la terre riche et nourricière de la Beauce, celle vallonnée du Perche, et celle viticole des coteaux du Loir; vers les pays lointains où l'on acheminait le grain lorsqu'il transitait encore par la ville. Aujourd'hui, ce squelette de béton se rend utile en servant de relais téléphonique pour les sociétés orange et SFR.

Comment réveiller et développer les fondements agricoles au cœur de la ville ?
Cette approche nous amènera à questionner notre mode de consommation de l'espace. Entre espace de production, espace de consommation, comment habiter ? Quelle mobilité adopter ? Quels liens est-il possible de tisser ?