Etudiante : Bénédicte Mitaine
Directrice de mémoire : Catherine Farelle
Un nouveau souffle pour les communes rurales de Gilly et Diou sur la Loire.

Un territoire et ses spécificités
La Bourgogne est située au centre est de la France, sur un axe de passage entre le nord et le sud. Elle bénéficie de ce fait d’une infrastructure de transport très dense. Un peu plus agricole que la moyenne nationale, la Bourgogne reste aussi une région de tradition industrielle. L’Auvergne répond à peu près aux mêmes caractéristiques, bien que longtemps marqué par son caractère montagneux. Ces deux régions sont considérées comme des territoires ruraux et assez peu dynamiques, bien que centraux et passagers ; la zone est qualifiée d’Entre-deux, loin de l’attraction du Sud et du dynamisme du Nord.
Elles apparaissent parfois comme les territoires fantômes d’un passé vivant, mais effacé et un peu oublié. L’homme y a gravé une signature sans leur donner d’acquisiteur, sans se soucier de leur destination future. Les anciennes carrières et sites industriels qui mitent ces régions ont une image d’abandon, d’ouvrage inachevé. Là où toute une génération s’est affairée à une époque, les carrières et les bâtiments industriels deviennent dans de nombreux cas, aujourd’hui, des fosses humides, des dépôts à ordures. Ces lieux doivent obtenir une nouvelle affectation pour qu’une utilisation correcte en soit faite.

Ce sujet pose la question de l’avenir du patrimoine industriel mais aussi ligérien, pour ces petites communes rurales dépourvues des activités économiques autrefois liées à la Loire. Gilly-sur-Loire (71) et Diou (03) sont deux communes séparées par les 100 mètres de largeur de la Loire mais, du fait de cette limite naturelle utilisée comme limite administrative, elles appartiennent respectivement à la région Bourgogne et à la Région Auvergne. Ces villages présentent toutes les caractéristiques des anciennes communes rurales ligériennes actives : un ancien port aujourd’hui disparu et des quais dont il ne reste que peu de traces, la mémoire d’un bac servant à la traversée de Loire, un atelier de fabrication d’embarcations à présent reconverti, et beaucoup de souvenirs de la circulation des marchandises et de l’activité passée.
Ces villages ont donc eu la chance de s’établir sur une région riche d’un point de vue géologique. L’activité minière exploitant les nombreux filons du territoire et les grandes carrières de marbre puis de calcaire ont longtemps fait vivre le commerce fluvial sur ce coude de Loire, ainsi que des centaines d’ouvriers et de tailleurs. Mais les ressources géologiques se sont peu à peu amoindries et la petite taille des exploitations devint moins rentable. Finalement, avec l’arrivée du canal puis du train, les effets de l’exode rural et ceux du remembrement agricole, la région s’est progressivement désertée. Seules quelques entreprises subsistent sur ce territoire par ailleurs marqué par les excavations des carrières, pleines d’eau ou de massifs arborés, et rythmé par deux fours à chaux.

Alors, quel devenir après l’extraction, après la production ? Quel peut être notre rôle de paysagiste et d’aménageur sur un lieu délaissé et déserté ?

Ces territoires sont riches d’un point de vue paysager et historique. La question est alors de leur trouver de nouvelles dynamiques, de nouveaux usages et non de les délaisser.