Etudiante : Mélodie Jacques
Directeur de mémoire : Jean-Marc Gaulier
Aux portes de l’agglomération tourangelle, réconcilier nature, agriculture et ville.

Située aux portes de l’agglomération tourangelle, Fondettes est une petite ville de 10 000 habitants. A seulement quelques kilomètres de Tours, la ville s’inscrit comme un espace charnière entre la campagne et la ville. Elle subit une pression foncière importante. Le PLU en cours et le PADD annonce déjà l’évolution future de ce territoire. D’ici quelques années, la morphologie de la ville se verra modifiée par les nouvelles extensions urbaines. La superficie des terres agricoles diminuera à nouveau, au profil des constructions répondant à la demande croissante de logements sur la commune.
Cependant, ce nouveau PLU s’insère dans un contexte plus large, celui de l’agglomération tourangelle et de son SCOT. Ainsi, les PLU en cours des différentes communes de l’agglomération doivent respecter leur PADD commun, et suivre les grandes prescriptions du Schéma de Cohérence Territorial en cours. Les problématiques de développement durable et de préservation de la nature et du paysage sont aujourd’hui fortement mises en avant dans la démarche des projets de territoire. Une étude approfondie de la trame verte et bleue de l’agglomération a ainsi permis de croiser les enjeux de développement du territoire à celui de la préservation des terres agricoles et des espaces naturels dans la réalisation des documents d’urbanisme.
Ces différentes démarches m’ont conduit à m’intéresser à la partie sud de Fondettes. Un site a particulièrement retenu mon attention, il s’agit de l’espace agricole en promontoire sur la Loire. Ce territoire, autrefois sillonné par les vignes, a vu sa superficie se restreindre au fil du temps par les extensions urbaines florissantes. D’après les futurs documents d’urbanisme, d’ici quelques années, ces espaces agricoles déjà enclavés par les constructions se verront à nouveau réduit. Il est donc urgent de réfléchir aujourd’hui à l’avenir de cet espace. Le PADD de Fondettes parle déjà de la création d’un « parc agricole », mais il s’agit avant tout de préserver ce bout de campagne aux confins de la ville. Une enquête réalisée auprès des agriculteurs de la région démontre une forte demande pour développer une agriculture de proximité autour des villes. De plus, la présence du lycée agricole permet d’ouvrir une autre voie de recherche dans le cadre de l’avenir de ces terrains agricoles.
Cependant, au delà de la problématique agricole qui se pose sur le site, l’enjeu va en réalité bien plus loin. En effet, au fil du temps, Fondettes a vu son patrimoine paysager se détériorer par l’urbanisation croissante. La plaine et le haut du coteau ont été construits, les prairies inondables ont petit à petit disparu, l’agriculture s’est modernisée. Le rapport à la Loire et à la vallée de la Choisille s’est donc amoindri, les vues sur les zones humides se faisant plus rares, et le relief moins visible. Les éléments remarquables du paysage sont donc aujourd’hui peu lisibles. Il s’agit également de révéler le paysage de la commune et de retrouver un lien entre la ville et son patrimoine. La présence du val de Loire, patrimoine mondial de l’UNESCO, la vallée de la Choisille, le relief vallonné et ses quelques ruisseaux, les coteaux de la Loire, les prairies humides et les petits patrimoines bâtis, sont autant d’atouts à révéler pour la commune.
Sur le terrain, les terres agricoles enclavées forment des respirations dans le tissu urbain lâche et désordonné. Elles deviennent des points de repère, des morceaux de campagne où l’on peut à nouveau ressentir le territoire et son appartenance. Le relief se révèle, on peut sentir les courbes douces du plateau. Quelques percées nous permettent d’entrevoir le coteau de la rive d’en face. A l’Est, des vues se dégagent sur la ville et ses quelques barres. Nous ne sommes ni en ville, ni en milieu rural. Cet espace est une véritable transition entre la vie mouvementée et bruyante de la ville, et le calme de la campagne. Les grandes cultures se mélangent à quelques petites parcelles maraîchères et quelques vignes. Les champs cultivés se heurtent violemment aux parcelles habitées. L’eau y est pratiquement invisible. Seul, un petit ruisseau descend hâtivement au beau milieu d’un champs. Près des hameaux, on note parfois la présence de petits vergers formant de véritables points de repères dans le paysage. En conclusion, le site s’inscrit donc dans des problématiques à différentes échelles, celle de l’agglomération et de  sa trame verte et bleue, mais aussi à l’échelle plus locale à travers une volonté de retrouver une identité perdue et une appropriation du territoire. A l’horizon du PLU, ce territoire agricole cerné par l’urbanisation deviendra un atout majeur dans le cadre de la valorisation du paysage de la ville et de sa préservation.