Etudiant : Pierre-Joris Collet
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
Une porte ouverte sur la plaine agricole du Vistre, Nîmes (30).

Situées au sud de Nîmes, les anciennes pépinières Pichon s’étendent sur un kilomètre, depuis la gare vers la plaine agricole du Vistre. Cette ancienne pépinière forme une coulée verte qui suit le cadereau du Vistre de la Fontaine (sorte d’oued) prenant sa source dans les jardins de la Fontaine (au cœur même de la ville). Ce cadereau va ensuite se jeter dans la plaine par un réseau complexe de canaux situés entre les parcelles cultivées. La ville a été pendant de longues années contenue par la ligne de chemin de fer venant border la ville historique des Romains. Le maraîchage  était la principale activité. Ce n’est que dans les années 1940 que les premiers lotissements de cheminots viennent s’installer du côté sud de la ligne. Ceux-ci feront attention de toujours rester à distance du cadereau du Vistre de la Fontaine étant chaque hiver susceptible de sortir de son lit. Ce n’est que quelques années plus tard qu’un pépiniériste décide de s’installer le long de cet oued afin de profiter de sa terre riche et humide. L’activité se développe et suit l’oued sur plus d’un kilomètre vers la plaine. Pendant ce temps, la ville se développe, les usines et les lotissements grignotent petit à petit les terres agricoles autour de la pépinière.

Aujourd’hui, la pépinière se dresse le long du cadereau telle une fracture verte où le temps se serait arrêté et la nature aurait repris ses droits. Malheureusement, la ville a continué de grandir sans prendre en compte cette nature préservée en son sein. En 1980, une rocade est construite parallèle aux voies ferrées, venant scinder la pépinière en deux parties. Quelques années plus tard, l’autoroute A9 vient totalement isoler la ville ainsi que la pépinière de la plaine agricole. Seuls quelques « trous de souris » laissent passer le cadereau du Vistre de la Fontaine sous ses remblais.
La pépinière, qui jadis ne formait qu’une entité ouverte sur la plaine, est désormais composée de deux parties. Une partie au nord comprise entre les voies ferrées et le boulevard Allende, une partie au sud comprise entre le boulevard Allende et l’autoroute A9.
La partie nord est coincée entre des quartiers d’habitations. Elle ne forme plus qu’une fine coulée verte traversée régulièrement par les habitants du quartier. En 1990, le cadereau est busé sous une chape de béton de 6 mètres de large et 1 mètre de haut.
Dans la partie sud, le cadereau est à nouveau aérien. Sous la pression foncière et l’urbanisation anarchique, la pépinière est totalement morcelée. De multiples projets aux activités diverses forment un patchwork de paysages qui n’ont plus de sens.

La pépinière Pichon est très convoitée par la ville qui y voit l’opportunité d’y créer un grand parc urbain dans le concept de « diagonale verte » de la ville. Volonté d’établir la continuité entre les espaces naturels extérieurs à la ville et les espaces publics plantés du milieu urbain, la diagonale verte se concrétise par un enchaînement de parcs et de boulevards plantés. Mis en valeur, ils forment une coulée verte traversant la ville de Nîmes du nord au sud, depuis le bois des Espeisses jusqu’à la plaine agricole où s’écoule le Vistre.

La création de ce parc va donc être l’occasion de retrouver une cohérence d’espaces et d’enchaînement entre les différents éléments qui l’entourent.
Le diplôme portera entre autres sur les façons de franchir le boulevard Allende et l’autoroute A9. Il prendra en compte le cadereau traversant la pépinière afin de trouver des solutions paysagères face aux nombreuses crues que subissent la ville et sa plaine.

Porte ouverte pour tous les randonneurs, cyclistes et promeneurs souhaitant redécouvrir leur campagne (les vieux mas et leurs champs abrités par les haies de cyprès, leurs vergers et oliveraies…), ce parc aura le cadereau du Vistre de la Fontaine comme fil rouge qui s’échapperait de la ville pour s’ouvrir sur la plaine.