Etudiante : Diane Burin des Roziers
Directrice de mémoire : Dominique Caire
Le site industriel de Lacq, penser la plaie d’un territoire béarnais.

Au coeur du Béarn, dans le département des Pyrénées atlantiques, à 30 km à l’ouest de Pau, sur la route d’Orthez, s’est élevé le charmant village de Lacq, lové au creux de la vallée du gave de Pau. Ravissant, sans compter le vaste site d’extraction de gaz et de pétrole (environ 225 Ha), particulièrement riche en souffre découvert en 1949. Le bassin de Lacq devint alors un «Texas béarnais» et bouleversa profondément le paysage d’un Béarn qui vivait essentiellement d’agriculture. Mais le gaz vient à manquer et la cessation d’exploitation est prévue pour fon 2013. Aujourd’hui, ce bassin industriel se spécialise au fil des années dans la chimie fine (cosmétique, pharmaceutique...) et se tourne vers la chimie verte avec l’implantation d’une usine de bioéthanol en 2007.

Si les règles de sécurité n’autorisent pas encore le tourisme industriel, ce bassin d’activité éveille tout de même ma curiosité et mérite selon moi une attention particulière. Quel devenir pour ces terrains pollués et si longtemps mis à l’épreuve? Quelles infrastructures restent, lesquelles disparaissent ou se construisent? Quelles échelles de temps, quelle dimension sociale, écologique et durable? Quel sera le visage de Lacq et de son site ces prochaines années? Un futur économique et industriel a été envisagé mais, maintenant que l’on arrive à une étape de réhabilitation, n’y a t-il pas quelque chose à proposer pour le réinvestissement de ce site et pourquoi pas sa patrimonialisation ? Le village de Lacq ne peut-il pas s’appuyer sur ce «futur passé» industriel pour revaloriser sa situation et son identité ?
Il faut que cette empreinte industrielle épouse, imprègne le territoire dans lequel il s’est installé. Un dialogue n’a jamais été établit entre le site industriel de Lacq, le village et son territoire. Il faut ouvrir la voix-voie.

Finalement, la vraie question que je me pose est, peut-on penser/panser cette cicatrice sur le territoire rural et agricole béarnais tout en conservant une trace existante et forte de ce patrimoine industriel et économique, en le dévoilant subtilement ? La force des paysages et la marque puissante de ce site industriel pourraient être le point de départ d’un nouvel élan territorial.