Etudiant : Gaby Bonnefille
Directeur de mémoire : Jean-Marc Gaulier
Etendre le parc départemental de la boucle de Montesson à la plaine maraîchère environnante.

L’île-de-France subit une forte influence urbaine, de part sa croissance démographique et la présence de la capitale. Entre 1980 et 2010, alors que la ceinture verte autour de Paris a diminué de 20%, le nombre d’exploitants agricoles à Montesson est passé de 75 à 12, la surface agricole utilisée est passée de 275 ha à 126 ha et la population a augmenté de 70%. On recense là plus de 3 000 parcelles et plus d’un millier de propriétaires différents et, même s’il reste de nombreux petits propriétaires privés, la majorité de la propriété foncière dans la plaine est entre les mains de personnes publiques. La pression foncière s’accélère ; ces espaces jusque là plus ou moins délaissés sont devenus attractifs ; et les autorités publiques (Commune, Département, Région et Etat) qui envisageaient de construire semblent aujourd’hui s’orienter vers une protection des zones agricoles. La plaine aujourd'hui fait près de 450 hectares.

L’Ouest parisien, où se trouve la plaine de Montesson, est situé sur des terres alluviales considérées comme parmi les plus fertiles d’Europe et qui sont consacrées de longue date aux cultures maraîchères. Un secteur agricole diversifié qui se compose de nombreuses cultures vivrières n’occupant plus aujourd’hui que 50% du territoire de la Commune de Mon­tesson, néanmoins l’agriculture reste le troisième fournisseur d’emplois, et une population rajeunie est prête à prendre la relève. La plaine de Montesson possède des espaces de plus en plus précieux pour le cadre de vie de ses habitants, une économie de proximité diversifiée, une zone de transition entre l’urbain dense et étendues rurales. L’auto­route A14 traverse la commune sans trop de gênes d’autant que le projet d’échangeur sur Montesson a été annulé, et seuls quelques aménagements urbains sont à intégrer dans le paysage.

Avant de proposer des interventions, il faut définir les espaces par les usages qui en sont faits. Certains maraîchers ont développé des activités de vente direct, des jardins partagés sont venus s’installer sur les friches, des pistes cyclables commencent à sillonner la plaine, mais il reste beaucoup de bulles paysagères à découvrir, de friches à entretenir, d’anciennes cheminées de champignonnière à exploiter de nouveau, de chemins à rendre praticables et de déchets à ramasser. En effet, beaucoup de pneus, gravats, cagettes... bordent les champs de la plaine et il pourrait y avoir, par exemple, une sorte de ressourcerie pour les récupérer puis les transformer. En outre les habitants semblent méfiants de l’agriculture intensive qui y est pratiquée et le manque d’attractivité ne leur permet pas de s’y sentir bien. Pourtant, l’agriculture urbaine est un facteur de dynamisme. Par exemple, si la production agricole de Montesson participait à atteindre l’objectif du plan régional de fournir 20% de nourriture bio aux cantines des écoles en 2020, cela donnerait un excellent débouché pour l’agriculture ainsi qu’une bonne image pour la plaine. Il faut valoriser et protéger ce lieu en y proposant une gestion différenciée, des pôles d’attractivité pour les habitants et définir clairement les limites de l’étalement urbain. L’espace public doit devenir un espace interactif partagé par les habitants et usagers dont l’engagement et la participation tiendraient une place importante.

Le parc départemental de la boucle de Montesson, d’une vingtaine d’hectares, est un espace naturel dédié à la détente et aux loisirs. Il est situé le long de l’autoroute et de la Seine et se trouve au coeur de la plaine. Ce parc est un site classé en ZNIEFF et devrait s’étendre sur 130 ha comprenant des friches anciennes et des sablières classées en zones naturelles sensibles. Il faudra donc que je réfléchisse à l’extension du parc : comment rendre cer­tains espaces protégés mais accessibles au public, comment valoriser les bords de Seine, comment gérer certains espaces en temps de crues, comment le raccorder à la ville. C’est aussi l’occasion d’étendre le parc au-delà de ces 130 ha et d’englober également la plaine de Montesson comme zone protégée, afin de la faire reconnaître en tant qu’élément majeur du patrimoine tout en renforçant les engagements visant à la protection des paysages, de l’agriculture et du cadre de vie des habitants.