Etudiant : Théophile Vallée
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
Trélazé, faire de la ville en banlieue.

C'est à la confluence de deux fleuves que la ville d'Angers s'étire. Historiquement implantée sur la Maine, l'urbanisation a progressivement avancé vers la Loire et butte aujourd'hui sur ses zones inondables. Trélazé est une de ces dernières communes, banlieue de 12200 habitants, qui vient finir la ville face aux champs, aux pâtures, aux forêts ; espaces sous l'influence du fleuve.

Un long filon de schistes traverse Trélazé ; son histoire est indissociable de celle de l'ardoise, de son exploitation est né un paysage surprenant. Ces collines d'ardoises sont le seul relief de ce territoire où les vestiges de l'exploitation et la spontanéité de la végétation se marient,  créant un parc urbain naturellement d'une grande beauté. 

Trélazé est constituée de deux parties distinctes ; un bourg tourné vers la campagne, un village rue le long des ardoisières. 
Le bourg, plus éloigné d'Angers, se trouve entre le site ardoisier et les espaces inondables de la Loire. Il est aujourd'hui isolé de la ville par les ardoisières d'une part, et la voie ferrée descendant vers Saumur de l'autre. 
Le village rue est progressivement devenu un faubourg d'Angers, il est peu à peu passé sous l'influence de la ville et a connu comme la plupart des banlieues l'expansion urbaine caractéristique du XXème siècle. Aux cités ouvrières se sont ajoutés de l'habitat individuel pavillonnaire, des quartiers de grands ensembles collectifs, beaucoup d'industries, des zones d'activités, autant de vagues successives qui ont conquis toutes les surfaces constructibles de la commune.

Aujourd'hui, plusieurs questions se posent à Trélazé. Le vieux bourg, coeur de la commune où sont l'église et la mairie, semble maintenant bien petit par rapport au faubourg entraîné par le dynamisme d'Angers. S'il aimerait reprendre de l'importance, il lui faudra pour cela franchir ses limites ; la voie ferrée derrière laquelle se trouvent les dernières réserves foncières de la commune, et la friche industrielle des ardoisières, large de 500m, qui le sépare du faubourg.
Trélazé est également en train de renouveler son économie depuis que l'extraction de l'ardoise ne nécessite plus que 200 ouvriers, contre 5000 il y a peine quelques décennies. Alors, depuis quinze ans la ville accueille nombre d'entreprises et d'industries, formant une grande zone d'activité étirée entre les ardoisières et la voie ferrée.

Les ambitions de la commune sont les suivantes. Relier le bourg et le faubourg en investissant les ardoisières, notamment par de nouveaux équipements sportifs et culturels. Construire un nouveau quartier au delà de la voie ferrée, accueillant 5000 habitants qui renforceront le bourg. Ce quartier s'articulera autour d'une halte ferroviaire qui amènera les trélazéens à Angers en quatre minutes.
Le PLU prévoit une trame bleue correspondant à la Loire ainsi qu'une trame verte contournant Angers par l'est. Ces deux espaces naturels définissent les limites de l'agglomération, limites que le nouveau quartier devra dessiner.

Le sujet s'annonce donc ainsi :
Faire de la ville entre le bourg et le faubourg dans ce paysage si puissant des ardoisières. 
Penser le nouveau quartier de l'autre côté de la voie ferrée ; comment franchir les rails, comment penser la fin d'une ville. 
Enfin, le faubourg, de par sa croissance décousue, manque cruellement de tenseurs urbains ; le projet, en aboutissant dans la banlieue, sera l'occasion d'y créer de nouvelles polarités.

Le projet s'attachera à proposer de construire la ville en accord avec ce qui entoure cette banlieue d'Angers : les espaces naturels de la Loire et le paysage des ardoisières.