Etudiante : Colette Nouis-Gavillet
Directeur de mémoire : Claude Eveno
Dans les centres anciens de Meaux, les flux pour vivre en cœur de cité. Centre ville et quartier du Marché de Meaux, Seine et Marne, 77

Utiliser le réaménagement des berges de la Marne dans les centres anciens, pour « raccommoder » les quartiers anciens de la ville.

 

La marne s'écoule du plateau de Langres vers Paris en larges méandres. Elle rejoint la Seine à Charenton-le-Pont. C'est une rivière au flux important et constant. Elle est naviguée depuis toujours. Au fil des siècles, d'importants ouvrages de navigation et de communication ont été construits : canaux, écluses, ponts, barrages.

La Marne traverse des régions prospères, dont la Brie.
Meaux s'est installé sur une petite boucle serrée de la rivière. Les terres sont ici riches et fertiles, le sol est limoneux, l'eau est omniprésente, les pâtures sont grasses. La rivière est navigable et sa boucle forme un rempart naturel contre  d'éventuels envahisseurs.
La ville, idéalement placée, se développe, s'étend, s'enrichit, se construit.
Elle tire profit de sa rivière, en améliore l'accès et la circulation pour le commerce fluvial. Un quartier, dédié au commerce, prend forme ; jusqu'à faire de l'île de Meaux, une place forte. C'est un quartier entouré de remparts, de la rivière et d'un large fossé, très vite creusé pour parfaire l'inviolabilité du Marché.

Aujourd'hui, les faubourgs anciens de Meaux forment un carcan solide et étroit autour de la Marne.
Une rivière qui est seule au cœur de la ville, n'étant plus que le personnage de l'obstacle.
Canalisée, contenue, enjambée, évitée, gommée. La généreuse est en attente.
Comme ses quartiers, aujourd'hui décors d'entrée de ville trop rapidement franchie.

La Grande Ile de Meaux, le quartier du Marché, et en face le centre ville et la gare sont deux cœurs anciens de la ville. Ils forment une entité urbaine dense. La ville dans ces quartiers est hétéroclite. La trame présente à la fois le dessin ancien d'une urbanisation remontant jusqu'au Moyen Age ; et le dessin d'une ZAC de la toute fin du 20ème siècle.
Historiquement indépendants et paradoxaux, ces deux quartiers présentent aujourd'hui le même effacement. Ils ont tourné le dos à leur rivière et sont traversés par une voie rapide. Véritable coup de sabre dans leur logique urbaine. Ils se sont fait dépasser par le temps.

La Marne, le canal de Chalifert, les écluses, le barrage... sont inexistants dans la vie des Meldois.
Ils sont pourtant potentiellement et ensemble, espace de vie quotidienne, de loisir, mode de communication et de transport.
Réconciliation entre deux échelles et deux appréhensions de notre territoire : l'espace et le temps.
Les déplacements et l'occupation d'un territoire.

La réhabilitation des berges de la rivière est l'occasion de porter sur ce territoire un regard complet.

Les différents « fils d'eau » que nous proposent la rivière, le canal et les écluses me semblent être des outils de compréhension du façonnement à venir de ce territoire fait pour l'homme.
La ville, avec toutes ses composantes : tissus urbains « dépareillés », rivière canalisée et canaux, barrage et écluses, entrée de ville et route ultra passante, est un matériaux plus que jamais modelable pour l'homme.