Etudiante : Margot Chabert
Directrice de mémoire : Marie Pruvost
Lou Casteu Dou Souleu à Cavalaire : ouverture au public d’un site naturel classé.

Entre Cavalaire et le Rayol, dans le Var, se trouve une zone naturelle protégée vierge de toute urbanisation : la Corniche des Maures.
Véritable coulée verte au milieu d’un paysage où la pression foncière est très forte, la Corniche des Maures ondule en creux et en bosses pour plonger directement dans la mer. Au sommet d’un de ses promontoires trône une célèbre maison : Lou Casteu Dou Souleu. Visible de toute part, la « grande maison blanche » joue un rôle naturel d’amer pour les navigateurs et les pilotes. L’ancienne propriété de Pierre Foncin, professeur et géographe légendaire, fut léguée au Conservatoire du Littoral en 1977 par sa fille, Mireille Foncin. Ce n’est qu’après le règlement définitif de la succession fin 1999, que le Conservatoire du littoral prend pleinement possession de la propriété.

Le site, qui couvre une superficie d’environ 15 ha, est naturellement délimité par la mer et par une route départementale. La végétation est typique du littoral, une grande majorité du site est recouverte d’une subéraie dense. La végétation est dans l’ensemble plutôt jeune, un incendie ayant ravagé le site en 1990, mais la pénétration de ce boisement est impossible sans suivre les sentiers tracés tant le milieu s’est rapidement refermé. Aux abords de la grande maison, sur les pentes Ouest et Sud, les vestiges d’un ancien jardin exotique sont visibles. D’anciennes restanques, aujourd’hui en très mauvais état, prolongent le jardin en contrebas.

En prévision d’un projet d’ouverture au public du domaine Foncin, la commune de Cavalaire, gestionnaire du site, a acquit la propriété voisine, une ancienne usine de traitement des ordures ménagères (UTOM). Ce site d’environ 1,5 hectares a été entièrement dépollué et le bâtiment de l’usine a été conservé en parfait état. Niché en arrière et en contrebas de la maison Foncin, cet espace ajouté est très différent du reste du site : la végétation y est beaucoup moins dense. L’ambiance qui se dégage du lieu est très particulière, très « fraîche ».

La donation du site a été consentie « dans le but de conserver la nature, préserver le site naturel et l’équilibre écologique » et précise que « la maison de maître devra être affectée à la pédagogie de la protection de la nature, des rivages et en particulier des espaces naturels méditerranéens. ». Le Conservatoire du littoral a entériné le projet qui consiste à créer un musée de la cartographie.
à l’heure actuelle, il travaille sur le contenu du musée, mais des changements politiques au niveau de la commune de Cavalaire bloquent d’autres avancées. Aucun projet sur l’espace extérieur de la maison n’est validé, ni pour la remise en état du jardin, ni pour l’accueil des visiteurs.
Concernant le bâtiment de l’UTOM, il s’agit d’une « coquille vide » au milieu d’un espace naturel sensible, dans lequel tout est possible. L’endroit permettrait l’accueil des visiteurs.

Le site, devenu exceptionnel par son caractère naturel face à l’urbanisation du littoral, se divise donc en deux parties : l’UTOM et la maison Foncin. Le travail de lien entre ces deux unités sera important, car aujourd’hui aucun chemin d’accès d’existe entre les deux bâtiments.

Dans ce contexte d’espace protégé, comment ouvrir un site  naturel sensible  au public ? Comment assurer sa pérennité ? Comment, dans le respect des termes de la donation, faire de l’éducation à l’environnement ? Qu’il s’agisse de sensibilisation, de découverte des richesses du milieu, d’étude de l’évolution du climat méditerranéen… Quels outils sont nécessaires et sous quelle forme ?
Comment intégrer le site de l’ancienne usine de traitement des déchets dans le paysage et comment relier physiquement les deux bâtiments ? Alors que la grande maison a pour devenir un musée de la cartographie, quel usage destiner au bâtiment de l’UTOM ? Comment le rendre fonctionnel et en lien avec le musée ?
Enfin, comment recréer un jardin méditerranéen en prenant en compte les risques d’incendies, l’adaptation des plantes au réchauffement climatique et aux sécheresses de plus en plus fréquentes ? Comment intégrer les contraintes économiques du marché pour assurer un entretien à moindre coût, et donc une viabilité à long terme ?

L’objectif de ce travail est de proposer une solution cohérente en réponse à toutes ces problématiques, permettant ainsi la mise en valeur d’un site naturel exceptionnel et son ouverture au public dans un but éducatif, culturel et scientifique.