Etudiante : Juliane Bailly
Directrice de mémoire : Catherine Farelle
Quelles perspectives, quel rayonnement pour un délaissé urbain au sein de la Communauté d’agglomération Périgourdine (Dordogne) ?

Au creux de l’une des trois boucles de l’Isle (rivière) qui entourent la ville de Périgueux se niche le quartier du Bas-Chamiers, à l’extrémité nord de la commune de Coulounieix-Chamiers. Ce territoire dessine une langue de terre qui s’avance face à quelques collines, au pied desquelles serpente la rivière. Malgré la présence proche de l’eau et l’existence d’un chemin de halage, le caractère fluvial du site est peu perceptible.

Quartier aux usages très divers, le Bas-Chamiers est séparé du reste de la commune de Coulounieix-Chamiers par une voie ferrée qui ne ménage qu’un seul et unique accès à l’avancée de terre. Le tissu urbain mixte est composé d’ateliers de fabrication SNCF en activité mais au devenir incertain, de logements pavillonnaires initialement destinés au personnel SNCF, de plusieurs activités d’horticulture, d’une activité de maraîchage de réinsertion sociale. La commune a entrepris une réflexion de requalification urbaine à l’échelle du quartier du Bas-Chamiers, et souhaite notamment étudier la reconversion possible d’un délaissé urbain.

Cet espace délaissé est un vaste terrain enclavé de 5 ha qui attend son futur. Ce ne sont pourtant pas les usages passés qui lui font défaut : la langue de terre fut un site d’importance à l’époque gallo-romaine ; le terrain délaissé fut successivement un site industriel puis un camp militaire au XXème siècle... De nos jours, les problèmes de pollution des sols retiennent la Communauté d’Agglomération Périgourdine (CAP) d’intervenir sur ce site pourtant voué à l’accueil d’un équipement communautaire majeur lors de son acquisition il y a une quinzaine d’années. La commune de Coulounieix-Chamiers aspire quant à elle à projet paysager et urbain innovant. Bien que la CAP et la commune puissent avoir des points de vue différents sur le devenir de ce site, élus et techniciens aspirent à l’émergence d’un projet valorisant.

Entre ces deux visions, l’enjeu du sujet est de révéler, par une approche du territoire, les caractéristiques et potentialités du site afin d’amener un projet global qui satisfasse aux exigences du contexte local.
Sur ce secteur mixte et complexe du point de vue des usages, de nombreuses thématiques pourront questionner et nourrir les intentions de projet. L’emboitement des échelles de réflexion doit permettre de répondre à la valorisation de ce délaissé urbain tout en interrogeant son impact au sein d’un quartier « à la marge », lui-même inscrit dans un territoire communautaire plus vaste.

De nombreuses questions esquissent d’ores et déjà les premières réflexions et orientations.
Quel avenir inventer et quelles interventions retenir pour un site pollué et délaissé depuis quarante ans ?
Quel périmètre d’intervention considérer pour élargir la question du devenir d’une parcelle et son intégration à l’échelle du quartier, de la commune et du bassin de vie ? Comment prendre en considération les enjeux politiques et économiques du territoire afin d’apporter des propositions de projet cohérentes ? Comment appréhender la transition entre le Bas-Chamiers et ses environs ?
Quelle place accorder à l’eau : la rivière et ses berges, les sources ? Quel futur projeter pour les espaces naturels dans un quartier grignoté par l’industrialisation et l’urbanisation ?
Comment penser les liens entre les usages passés, actuels et futurs, aussi bien de façon physique que dans les représentations mentales ? Comment envisager dans le temps et l’espace l’évolution d’un site et d’un quartier en phase de mutation ?
Quel paysage révéler afin d’offrir une place juste au quartier du Bas-Chamiers ?