Etudiante : Justine Thomas
Directeur de mémoire : Jean Grelier
Les ruines de Saint-Blaise, l’avenir d’un site archéologique.

Saint Blaise est un site archéologique situé dans le département des Bouches du Rhône, sur la commune de St Mitre-les-Remparts, à mi-chemin entre Istres et Martigues.
Sur un plateau surélevé entre les étangs de Citis et de Lavalduc, la très ancienne agglomération domine à la fois la côte méditerranéenne et la plaine de la Crau.

De par sa situation privilégiée, le site fut occupé stratégiquement par l’Homme dès la fin du paléolithique. Cet endroit était idéal pour la construction d’une cité, ce point haut permettant de surveiller à la fois l’approche d’éventuels ennemis et les terres agricoles en contrebas. De plus, l’étang de Citis et les sources permettaient d’assurer leurs besoins en eau. Au cours du temps, les villes ont été successivement construites et détruites, pour se faire oublier aux dépends d’autres cités telles que Marseille ou Martigues. Sur cet éperon rocheux de 5,5 hectares, sur deux plateaux distincts séparés par une dénivellation assez abrupte, se sont développés un habitat et un rempart gaulois (VIIe-IIe s. av. J.-C.), une fortification hellénistique (IIe s. av. J.-C.), puis une ville paléochrétienne du nom d’Ugium (IVe-IXe s. ap. J.-C). Au XIIe siècle un petit castrum médiéval, du nom de Castelveyre, y occupe une surface plus réduite dans la partie nord, limitée par une nouvelle muraille, qui se développe autour de la chapelle de Saint-Blaise. Le site est définitivement abandonné en tant qu'habitat à la fin du XIVe siècle. Vestiges enfouis sous la végétation, ils sont redécouverts par l’équipe d’archéologues d’Henri Rolland en 1935.

Après plus de vingt ans d’inactivité, Saint-Blaise est retombé dans l’oubli. Une symbiose s’est progressivement installée entre la forêt et les vestiges archéologiques. Se mêlant les uns aux autres, ils forment un espace à la fois étrange et curieux. Certains vestiges forment un bloc imposant dans le paysage offrant une lecture visible du patrimoine archéologique. Mais parfois les vestiges se font plus discrets, une trace au sol, un morceau de pierre, un trou dans la roche,... Le site archéologique revient à la lumière grâce à l’action de la communauté d'agglomération du Pays de Martigues, qui, depuis 2006 a repris la gestion du site.

Un programme d’aménagement et de mise en valeur va être lancé afin de permettre  à  un public diversifié de découvrir et comprendre toute l’importance de Saint-Blaise. Au regard de cette volonté de valorisation de nombreuses questions émergent. L’ouverture au public de ces espaces fragiles ne va-t-elle pas provoquer un déséquilibre écologique irréversible ? Comment promouvoir l’avenir de ce territoire si fortement marqué par l’histoire du temps ? Quels itinéraires choisir pour comprendre dans sa globalité le site, son histoire, ses ambiances, ses points de vue, sa poésie, … ? Comment attirer l’oeil du grand public vers certains vestiges? Faut-il les rendre visibles ? Les dévoiler ? Les suggérer ?

Le caractère exceptionnel du site archéologique et de ses étangs est reconnu par de nombreux organismes de protections (ZNIEFF, loi 1930 sur les «paysages», zone ND2 au POS, ZPS au titre de Natura 2000, Monuments historiques). Cette reconnaissance a permis à cet espace de conserver sa valeur faunistique, floristique, archéologique...
Sur le plan de l’urbanisme, Saint-Blaise est identifié dans la directive territoriale d’aménagement (DTA) des Bouches du Rhône comme espace remarquable du littoral et le SCOT Ouest étang de  Berre, dans son diagnostic, a désigné ce site comme étant un des enjeux touristiques et culturels majeurs. Enfin, ce poumon vert enclavé entre l’industrie pétrolière de Fos-sur-mer et les deux agglomérations Martigues et Istres en fait un site particulièrement prisé par un public sportif et familial.

La communauté d’agglomération dans son programme d’aménagement et de mise en valeur, souhaite développer autour du site, des lieux d’accueil, d’étude, d’hébergement mais aussi un lieu d’exposition des collections archéologiques. De ce fait, on peut se demander comment intégrer le développement de nouvelles structures touristiques, sportives, éducatives et scientifiques sur cette zone fortement protégée. De la même manière, comment inscrire l’ensemble des pratiques sociales dans une nouvelle dynamique tant en respectant l’identité unique d’un tel lieu ?

Le futur de ce paysage archéologique doit s’envisager avec une ouverture au public permettant de le faire connaître tout en préservant le patrimoine naturel et culturel existant. C’est à l’ensemble de ces problématiques que mon travail de fin d’études se propose de répondre afin de valoriser  au mieux le site de St Blaise.