Etudiant : David Rançon
Directrice de mémoire : Dominique Caire
Episodes cévenols, Vidourle et Vidourlades. Gestion des inondations entre Cévennes et Méditerranée.

Les inondations automnales des plaines du Languedoc-Roussillon, fortement médiatisées, sont dues à un phénomène climatique appelé épisode cévenol qui engendre violents orages et pluies diluviennes. Elles se caractérisent par leur fréquence et leur violence. Le Gard et l’Hérault connaissent pourtant un dynamisme fort, impliquant de nombreux projets de construction, souvent en zone inondable. Cette croissance provoque imperméabilisation, érosion et crues dévastatrices.

Le Vidourle, petit fleuve côtier de la plaine languedocienne est fortement soumis à ces phénomènes. Long de 85 km, il serpente depuis les Cévennes jusqu'à la Méditerranée, entre Nîmes et Montpellier ; il forme même la frontière entre les départements du Gard et de l'Hérault.
De mémoire d’homme, le Vidourle a toujours été connu pour ses inondations fortes et subites appelées les Vidourlades. Son bassin versant (800 Km2) concerne 95 communes et plus de 120 000 habitants. Il peut se diviser en trois parties distinctes, aux problématiques différentes :

  1. - Le haut Vidourle, torrent cévenol, prend source et fraie son chemin entre les dernières montagnes calcaires des Cévennes. La garrigue colonise les fortes pentes, soulignant la déprise agricole du siècle dernier. Les terrains en friches sont soumis aux pluies et à l’érosion.
  2. - Sur son cours moyen, le Vidourle, plus calme, dessine des méandres entre les dernières collines, formant des dépressions alluvionnaires dans lesquelles se sont développés des villages. Entre dynamisme urbain, tourisme et agriculture en déclin, les crues du fleuve sont problématiques pour le développement local.
  3. - Dans la basse vallée, le Vidourle traverse la plaine languedocienne. Il est endigué sur tout son long afin de protéger les villes en expansion et les parcelles agricoles au fort potentiel économique. Malgré ces aménagements, la plaine est soumise à des inondations violentes.    

Une réflexion à l'échelle du bassin versant permet de comprendre les enjeux actuels que pose un tel fleuve. Comment, face aux crues, peut-on concilier agriculture, phénomènes d'érosion, économie locale et attrait des populations ? Une gestion globale peut-elle permettre d'anticiper les aléas du fleuve et d'en assurer la qualité ? Une gestion commune peut elle fédérer les nombreux acteurs autour du paradoxe de ce territoire entre inondations et développement ?

Une approche sur des territoires plus réduits serait également nécessaire pour questionner le paysage des Vidourlades. Il peut se présenter sous la forme de deux sites. L’un, en amont, dans les Cévennes, à l'échelle d'un sous bassin versant, afin de limiter la cause des inondations (fortes pluies), en conciliant agriculture en déclin, milieu naturel et érosion. L’autre, dans le cours moyen ou la basse vallée, afin de traiter les crues à l’échelle d’une commune ou d’une intercommunalité et ainsi tenter d’accorder extensions urbaines, tourisme et ruralité avec les débordements du fleuve.