Etudiant : Masato Fujisaki
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
Principe d’écorégionalité appliqué à un territoire communal : l’exemple de St-Georges-sur-Arnon.

Aujourd’hui, les régions ont perdu l’objectif premier de nourrir leurs populations. Elles répondent de plus en plus aux demandes du commerce national voire international. Par exemple, la région Limousin est concentrée sur la production de viande bovine et la production de pommes Golden, ce qui la rend totalement dépendante des autres régions pour son alimentation de base. Ces monoproductions ne sont pas sans conséquences sur l’environnement. Les écosystèmes sont endommagés par la concentration des activités, par la consommation des intrants agricoles, ce qui entraîne un recul, voire une disparition de la biodiversité. Par ailleurs, la spécialisation agricole des régions implique une forte dépendance de l’agriculture au transport routier, un secteur très consommateur d’énergies fossiles et responsable affiché du réchauffement climatique.

Le principe d’écorégionalité vise à relocaliser et rediversifier l’agriculture afin de redonner une souveraineté alimentaire aux régions. Le but est de produire une alimentation au plus près de son lieu de consommation, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de redonner vie à une économie locale respectueuse des écosystèmes. Plusieurs entités, appelées « bassins de vie », vont composer une écorégion. Une écorégion est un cadre spatial structuré par un maillage de plusieurs  bassins de vie interconnectés et assurant chacun leur souveraineté alimentaire.

La commune de St-Georges-sur-Arnon a décidé d’appliquer et mettre en œuvre le concept d’écorégion sur son espace territorial. Situé à 10 km d’Issoudun, le village s’est construit autour de l’Arnon, rivière qui traverse et vallonne un grand plateau céréalier. Sur ce plateau, l’agriculture est intensive, très consommatrice d’intrants agricoles. Dans la vallée, l’Arnon a formé une vallée humide (classée Natura 2000), et plus particulièrement une tourbière alcaline, lieu d’une grande biodiversité. Mais celle-ci est mise en danger par des cultures comme le maïs et le peuplier, qui consomment une quantité très importante d’eau. La mise en place d’une maille écorégionale pourrait répondre à ces problèmes.

Comment le principe d’écorégionalité pourrait s’appliquer à l’échelle d’une commune ? De nombreux secteurs sont concernés : énergie, transports, déchets, agriculture, biodiversité… St-Georges-sur-Arnon a déjà prévu l’installation d’un parc de 19 éoliennes pour s’orienter vers une certaine autonomie énergétique. L’agriculture et la biodiversité sont deux outils stratégiques qui détiennent les clefs du paysage de St-Georges-sur-Arnon. En effet, il faut envisager un remaniement du paysage agricole qui favorise une agriculture de proximité. Il faut ensuite protéger et mettre en valeur la biodiversité de la vallée humide.
Comment envisager cette transformation du paysage naturel et agricole ?
Comment le rapport au territoire va-t-il évoluer chez les habitants du village ?

L’ancienne voie de chemin de fer qui reliait Issoudun à St Florent sur Cher constitue aujourd’hui un couloir de biodiversité qui traverse le plateau céréalier de la commune pour mener à la zone Natura 2000. Comment cette ancienne voie ferroviaire pourrait-elle donner une cohérence entre tous ces outils stratégiques de la maille écorégionale ?