Etudiante : Pauline Szwed
Directrice de mémoire : Dominique Caire
L’université et la ville. Le jardin botanique de la faculté d’Orsay comme origine d’une relation réinventée.

La co-existence de la ville et de l’université pose un problème de cohabitation au sein de l’espace urbain. Au cours de l’histoire, la relation entre ces deux entités urbaines ainsi que le regard qu’elles pouvaient porter l’une sur l’autre ont changé. L’université, jusque dans les années 50, résidait au sein de la cité. Destinée à une élite, sa fonction s’est modifiée avec l’augmentation du nombre d’étudiants et la démocratisation de l’enseignement supérieur. Les pouvoirs publics ont alors pensé l’université autrement, notamment en aménageant des campus hors de la ville. Depuis, la place de l’université dans la société et dans la ville a évolué.
à travers de nouveaux liens à l’industrie par le biais la recherche appliquée, l’université commence à s’ouvrir aux enjeux de notre monde contemporain.
Toutefois, si les campus sont de nouveau au contact de la ville dont le tissu s’est développé, le rapport spatial et social entre ville et université demeure difficile : les domaines universitaires restent majoritairement des espaces isolés, désertés pendant une partie de l’année et en mal de connexions avec leur environnement.
Le campus d’Orsay est l’un des pôles d’enseignement scientifique les plus importants en France. Situés au Sud-ouest de Paris, sur les communes d’Orsay, Gif-sur-Yvette et Bures-sur-Yvette, ses 250 hectares s’étendent du creux de la vallée de l’Yvette jusqu’au plateau la surplombant. Petite « Silicon valley », l’image de ce campus tient également en la qualité du site dans lequel il s’inscrit : une vallée boisée ponctuée de divers milieux écologiques tels des prairies, sèches et humides, des boisement alluviaux, des chênaies… Opportunité verte en milieu urbain, ce site semble cependant vécu et habité uniquement par la communauté universitaire. Cette mono spécificité l’isole du reste de la ville. Pourtant, après une réelle démocratisation de son fonctionnement, à une époque où près d’un français sur deux a accès à l ‘enseignement supérieur, une telle université ne doit-elle pas réinventer sa place au sein de la Cité ?
Lieux de savoir et d’enseignement, les universités sont également source d’un patrimoine culturel commun. N’y a-t-il pas alors ici matière à créer un espace capable de rassembler communautés universitaires et habitants de la ville autour de la communication et de la mise en pratique d’un savoir ?
Proposition issue d’un groupe d’universitaires et de chercheurs d’Orsay, la création d’un jardin botanique ouvert à tous se révèle être l’amorce d’un changement.
Le campus invite la ville en son cœur.
Quelle réponse formelle apporter à cette volonté ? Comment concevoir un espace servant de base tant à l’expérimentation qu’à la communication d’un savoir ? Comment agencer une collection en un jardin, espace d’apprentissage d’une certaine idée de Nature mais également en un espace de rencontres entre différentes communautés et catégories de personnes ? Il apparaît également important de se poser la question de la résonance de ce jardin au sein du campus et de son environnement urbain. Cette transformation au sein de l’université, peut-elle être l’origine d’une nouvelle organisation interne et d’un nouveau rapport à la ville ?