Etudiante : Robin Serrecourt
Directeur de mémoire : Jean-François de Boiscuillé
La mémoire de l’eau ou la rivière sous la ville : Saint Etienne et la vallée du Furan.

Le Furan est un petit torrent qui prend sa source dans les montagnes du Pilat à 1200m d’altitude et traverse toute la ville de Saint Etienne dans sa plus grande longueur avant de rejoindre la Loire.
De cette rivière, dont on vantait autrefois la grande pureté des eaux, le fort développement de Saint Etienne a rapidement fait un égout, dont la couverture pour des raisons d’hygiène a commencé vers 1860, d’abord dans le centre-ville, puis toujours plus loin jusqu’à la faire disparaître presque entièrement du paysage... et des mémoires.
Les habitants, qui ne voient plus le Furan à découvert, n’ont ainsi plus guère conscience de sa présence, et encore moins des risques qui y sont liés, risques jugés « importants et redoutables » par des études hydrauliques.
Cette rivière est un peu la face cachée de la ville de Saint Etienne, récemment classée ville d’art et d’histoire essentiellement pour son patrimoine industriel des XIXe et XXe siècles. D’importants travaux visent actuellement à rendre le Furan de nouveau propre : c’est dans ce cadre que peuvent être envisagées la mise en valeur des berges sur les parties encore découvertes, et pourquoi pas la mise au jour du cours d’eau sur certains espaces publics.

Afin de mettre en lumière l’intensité et la variété des liens entre une rivière, une ville et ses habitants, je m’intéresserai concrètement à trois moments principaux dans le parcours du Furan :

1- Le site des barrages en amont de la ville, où le paysage a été précisément mis en scène dès la construction des retenues d’eau, avec promenades aménagées, cascades, passages aériens, « fausse rivière » de la conduite forcée…
Aujourd’hui un des barrages a été vidé pour retrouver sa fonction originelle de retardateur de crue.

2-L’entrée de ville, qui est aussi la zone d’expansion des crues (la dernière crue importante remonte à 2003, où des bâtiments ont du être évacués).
Le passage de la vallée à la ville est difficilement praticable, et la présence de la rivière n’y est pas lisible en l’état actuel.

3- La rivière sous la ville : sa disparition, la lecture partielle de son cours par la trame urbaine, les scénarios possibles pour retrouver une dimension perdue de Saint Etienne à travers le cours d’eau ou sa trace.