Etudiant : Christophe Gautrand
Directrice de mémoire : Jacqueline Osty
Le RER A, un voyage dans la banlieue parisienne.

Le RER A est un trait dans la banlieue parisienne. Depuis Boissy-Saint-Léger ou Marne-la-Vallée, il parcourt la banlieue, pénètre dans Paris puis continue jusqu’à Saint-Germain-en-Laye, Cergy ou Poissy. Le réseau s’étend ainsi sur 108 Km. Chaque jour, des milliers de personnes empruntent ce mode de transport, le plus fréquenté au monde (272,8 millions de voyageurs par an), pour se rendre à leur travail, pour faire les courses ou simplement se déplacer d’un lieu à un autre. Au cours de son voyage dans la banlieue, le RER A emprunte divers ouvrages lui permettant de se déplacer à une altitude constante, comme des viaducs, dalles surélevées, tranchées… La ville semble ainsi monter et descendre de chaque coté de la voie ferrée en fonction de la topographie. Cela offre une riche palette de paysages aux usagers du RER comme aux utilisateurs de l’espace public ou privé alentour. Le RER engendre des impacts différents sur la trentaine de villes traversées qui sont ponctuées par 46 gares, points d’interconnexion entre les différents modes de transport. Tantôt visible de loin ou au bout d’une rue, tantôt peu visible, car il circule dans des couloirs creusés dans le sol ressemblant à des canaux…

La proche banlieue connaît depuis quelques années une forte progression démographique, ce qui augmente la pression foncière sur les terrains libres. Les immeubles viennent désormais se construire jusqu’au pied des voies ferrées.
Les gares RER deviennent de vraies plates-formes de transports : bus, voitures, TVM, taxis, vélos, piétons… Le nombre de places de stationnements devient un enjeu important. L’appropriation de l’espace public par ces différents modes de transports engendre des conflits. Certains réseaux viennent de très loin pour se raccrocher au RER et délimitent une sorte de bassin versant qui alimente le flot des usagers du RER A.

Le RER est l’un des atouts des villes de banlieues, en apportant à leurs habitants une autonomie en matière de transport. Cependant le RER crée une frontière qui n’est franchissable que par des ponts ou tunnels en fonction du type d’ouvrage à traverser.

Ainsi entre atouts et contraintes, le RER est générateur de paysages en mouvement dont les limites restent parfois à définir. Une dualité des points de vue est ainsi générée entre l’usager du RER et l’utilisateur de l’espace public mitoyen. Le RER soulève ainsi des questions sur la cohabitation des espaces et de leurs rôles respectifs face aux pressions foncières et au souci d’amélioration du cadre de vie.

Quelle nouvelle image donner au RER ? Quel regard doit-on lui porter ? Comment influera-t-il sur les formes urbaines à venir ? Le RER sera-t-il encore cette vieille machine rouge et bleu synonyme du métro-boulot-dodo des banlieusards ou deviendra-t-il une façon de vivre en accord avec l’environnement : vélo-métro-bio ?

Ce travail permettra dans un premier temps d’appréhender le fonctionnement de l’ensemble du réseau. Comprendre l’unité de cette ligne et la façon dont le RER A traverse le paysage. Puis, par un travail de plus en plus précis et plus ciblé sur une commune ou un ensemble de communes, des propositions sensibles et adaptées au lieu se mettront en place.

Un travail sur les limites sensitives du RER dans la ville – travailler sur la juxtaposition des espaces privés de la RATP et des espaces publics – Travailler sur le rôle et l’esthétique des gares – Valoriser la multifonctionnalité et le lien entre ces pôles de transport et la vie urbaine – Mettre en avant l’image du RER comme carte de visite, théâtre d’un instant, fenêtre ouverte sur la ville…