Etudiant : Dimitri Boutleux
Directrice de mémoire : Dominique Caire
« Entre terre et mer ». Adapter l’urbanisme aux enjeux du littoral.

Eu, Mers-les-Bains et le Tréport, trois villes sœurs situées à l’embouchure de la Bresle, un petit fleuve côtier dont la vallée marque la frontière naturelle entre la Normandie et le plateau de la Somme. En 1873, la compagnie des chemins de fer du Nord et de l’Ouest relie pour la première fois Paris à la côte. Cette révolution dans les transports et la vogue des bains de mer chez les classes aisées engendrent un essor sans précédent sur le littoral. Le Tréport devient dès lors « La plage de Paris ». Cette Belle Epoque reste mythique dans les esprits ; la construction des folies de bord de mer, les casinos, les défilés sur les esplanades sont autant d’images véhiculées qu’un héritage culturel et architectural.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Le port du Tréport et la station balnéaire de Mers sont toujours réputés pour leur charme, mais souffrent d’un problème identitaire. Si la basse vallée de la Bresle n’échappe pas aux phénomènes d’industrialisation et de désir du littoral engendrant une pression immobilière grandissante, on constate néanmoins que les loisirs de bords de mer se sont moyennement développés. Les soirs d’été, l’esplanade de Mers et les quais du Tréport sont très vite désertés. Trop peu de gens profitent de la station balnéaire et du port. Toutefois certains dînent à l’extérieur de leurs cabines de plages et y accrochent des lampions avant de retourner marcher sur le sable mouillé. D’autres se promènent d’une ville à l’autre, cependant ils préfèreraient ne pas avoir à passer par le No Man’s land qu’est l’arrière-port où les activités industrialo portuaires, enclos, perturbent les circulations. La gare du Tréport compte désormais une seule voie sur six en fonction. Les deux villes littorales sont aujourd’hui séparées par une friche, un vide de plusieurs hectares, qu’automobilistes et piétons doivent impérativement contourner. à l’origine du développement des activités locales, cet espace occasionne dorénavant un malaise spatial qui est une source de fragmentation entre les différents sites.
Quels sont les enjeux paysagers pour ce territoire entre terre et mer ? 
Riches de leurs identités fortes et complémentaires, les trois villes ont longtemps exploité séparément leurs potentiels industriels, environnementaux et touristiques. Toutefois, les problématiques d’accès à la côte, de circulations entre les trois villes, d’interactions terre - mer, de gestion des secteurs submersibles et des zones humides font la singularité de ce site et ne peuvent plus être traitées séparément.
Cette année, la ville du Tréport a fait l’acquisition du terrain des voies désaffectées. Cette opération est au cœur d’un projet de redynamisation globale de la basse vallée et du littoral avec, entre autres, la construction sur cet ancien site ferroviaire d’un centre intercommunal de loisirs et de balnéothérapie.

Quels types de projets peuvent  associer aujourd’hui pari économique et revalorisation du patrimoine environnemental ? Quel dessin paysager donner à ces projets se trouvant dans des zones en prise à l’érosion du littoral et aux submersions marines ? (facteurs hydro géomorphologiques et anthropiques). Chalenge architectural face aux phénomènes naturels ou comblement inutile de la frange littorale ? à travers cette complexité, le littoral est actuellement une zone de contradictions multiples. La démarche du projet tentera d'apporter un regard critique et proposera un avenir pour ce territoire.