Etudiante : Angéline Réthoré
Directrice de mémoire : Claire Dauviau
LA ZONE HUMIDE DE LOCHES : L’ENJEU D’UNE HISTOIRE DURABLE ENTRE L’HOMME ET LA NATURE
Les zones humides sont des espaces de l’entre-deux, entre terre et eau. D’une grande richesse tant écologique, paysagère, que patrimoniale, elles ont cependant été marquées ces dernières décennies par une dégradation voire une destruction alarmante. Inconscience ou ignorance ? Les résultats, qui sont à considérer à une échelle globale, sont là et ne peuvent laisser indifférents : disparition d’écosystèmes, appauvrissement de la biodiversité, perturbation profonde de dynamique des eaux avec, sous-jacente, les effets dévastateurs liés aux inondations que l’on connaît. Au regard de ces constats, il apparaît essentiel de se repencher sur la question de la conciliation entre les besoins de développement liés aux activités humaines, quelles qu’elles soient, et la préservation de l’environnement « naturel » dans lequel, et grâce auquel, nous vivons.
Au Sud de Tours, dans la vallée de l’Indre, la zone humide de Loches, Beaulieu-les-Loches, Perrusson, nous plonge dans cette problématique de fond. Cette grande poche de dilatation aux extrémités effilées s’étend nonchalamment sur 256 Ha. La fin d’hiver venue, elle se recouvre d’un miroir d’eau au gré des humeurs de l’Indre, qui la traverse en cours sauvage, et dans la course maîtrisée d’un canal.
Espace sensible à plus d’un titre (inscription au Plan de Prévention des Risques d’Inondations et dans le réseau Nature 2000, classement en Espace Naturel Sensible), son devenir se situe aujourd’hui au cœur des préoccupations de la Communauté de Communes Loches Développement.
En rive gauche, accrochée au coteau le plus marqué, la ville médiévale de Loches, et son château seigneurial, semble centrée sur elle-même et son riche passé historique, faisant fi du reste. Lui faisant face, Beaulieu-les-Loches, plus humble, s’étire timidement sur la rive droite. Au Sud, en rive gauche, Perrusson. Entre Loches et Beaulieu, une route, bordée de maisons, traverse la zone humide dans sa largeur. C’est une voie de passage qui, tel un couloir aveugle, ne laisse pas deviner, dans l’enfilade des façades, la présence toute proche de cette échappée de nature qui apparaît, au final, déconnectée de ses riverains. Une frontière en somme. Un « No man’s land » ou le domaine privé réservé des peupliers qui viennent concurrencer les prairies de fauche, noyant la vallée et sa morphologie dans une masse indifférenciée.
Et cependant… nombre de gens fréquentent les lieux : pêcheurs, promeneurs, gens du voyage. L’envie est là.
Comment redonner à ce site une identité forte dans son contexte territorial ?
Comment tisser des liens, établir un vrai dialogue entre la ville et lui ?
Quelle(s) vocation(s) ?
Et ce, tout en gérant, préservant ou en restaurant la dynamique des écosystèmes qui font sa particularité.