Etudiante : Amélie Girardin
Directeur de mémoire : Jean Grelier
LE LAC DE SERRE-PONCON. LES VENTS DE SABLE
La Durance est connue comme une rivière tumultueuse, avec des périodes de crues suivies de périodes d’étiage. Pour la dompter, on a construit un barrage en 1961, afin de limiter les effets de crues et soutenir les besoins en eau pour l’irrigation de la Basse Durance. Le site de Serre-Ponçon a alors été choisi pour accueillir cette nouvelle retenue d’eau. Un immense mur de terre et de béton barre alors la vallée. La Durance est domestiquée, au prix de la disparition de deux villages (Savine et Ubaye). Entre Gap et Embrun, dans une vallée étroite, un nouveau paysage naît. Un lac. Serre-Ponçon. Il s’étend sur 20 Km de long et 9 Km de large, reflétant les cimes des montagnes alentours.
Un réservoir d’eau a pour rôle de :
- Produire de l’électricité d’origine hydraulique,
- Satisfaire les besoins en irrigation de la basse vallée de la Durance,
- Réguler la Durance quand le niveau d’eau le permet.
Jusqu’à présent les 3 fonctions principales du lac sont remplies chaque année malgré la rareté de la neige hivernale et des pluies printanières de ces dernières années. Le fonctionnement du lac est cyclique et se traduit par 3 saisons :
- La période de remplissage grâce à la fonte des neiges et aux pluies qui commencent dès le début du printemps. Le niveau d’eau monte et peut alors atteindre la cote la plus haute fixée à 780 m NGF.
- Durant la période estivale, l’eau du lac peut varier en fonction des besoins en eau des plaines agricoles de la Basse Durance. C’est le déstockage estival.
- Arrive ensuite la période de déstockage en saison froide qui débute dès la fin de l’été pour les besoins en énergie. Le lac se vide alors partiellement petit à petit pour laisser derrière lui d’immenses champs de boue, de dépôts d’alluvions, de poussières.
Ainsi chaque année, durant 6 mois, le lac fait place à un autre paysage : une plaine déserte, grise, un lieu où rien ne pousse, où tout est continuellement balayé par les vents qui remontent la vallée. Depuis 50 ans, les mêmes problèmes se posent chaque hiver :
- Comment lutter contre ces vents de sable qui soufflent jusque sur la ville d’Embrun, comment fixer ces sols ?
- Comment redonner une valeur et une fonction à ce site qui disparaît tous les ans sous l’eau ?
Il faut ajouter à cela que le lac de Serre-Ponçon est devenu au fil du temps un site hautement touristique. Des campings, des plages artificielles, des bases nautiques s’échelonnent aujourd’hui tout le long du lac. Mais depuis plusieurs années, l’apport en eau n’a pas été assez suffisant pour que le lac atteigne le niveau recommandé (778 m NGF) pour les activités touristiques. La baisse du niveau d’eau rend les abords du lac délicats, inaccessibles et peu attrayants pour les vacanciers. Mon travail portera sur la valorisation de ces zones découvertes, comment redonner un nouvel usage à ce site régulièrement transformé, régulièrement noyé sous le lac.