Etudiante : Amélie Vidal
Directrice de mémoire : Jacqueline Osty
INTRODUCTION A LA VILLE ; 3 KILOMETRES A TRAVERS UNE « ZONE D’INTERET ECONOMIQUE »
Un couloir, que l’on traverse en voiture, en vitesse, pour rejoindre un centre ville historique et protégé.
Beaucoup de villes sont sur le même schéma. J’ai choisi Cahors ; son artère principale vers le sud, son entrée de ville dite du « Bartassec ».
Les aménagements datent des années 60-70, de l’arrivée de l’automobile et de la consommation de masse, ils sont comparables à bien d’autres périphéries ; un développement linéaire le long d’un grand axe de circulation.
Mais ici, à Cahors, l’implantation des bâtiments pose problème, ce quartier doit muter s’il veut subsister aux risques qu’il a engendrés.
Limité par des versants abrupts, non constructibles, il s’est développé, en fond de vallée (sur une bande de 200 à 400 mètres de large). Le long d’un cours d’eau, nommé le Bartassec.
En zone inondable (aléa fort), la ville a autorisé l’implantation de grandes surfaces (supermarchés, garages, concessionnaires, artisans…). Les terrains agricoles ont reculé pour laisser la place à des surfaces de vente, de stockage, de parkings. Ponctuellement, des bâtiments ou des parkings ont même été construits sur la rivière.
Les aménagements obéissent à une logique commerciale, qui tient compte des automobilistes et de la visibilité des enseignes et des façades de la route.
Sur les franges, les terrains plus pentus et en fonds de combes, c’est l’habitat individuel qui prime. à grands renforts de remblais et de terrassements, la villa pavillonnaire contribue à l’étalement urbain et accentue les risques d’inondation.
Ainsi en Janvier 1996, une crue de type torrentiel a eu lieu dans la vallée du Bartassec.
A sec la majeure partie de l’année, le cours d’eau a provoqué ce jour-là, des dégâts importants sur les stocks et autres marchandises de la zone d’activités installée dans le lit d’inondation, ainsi qu’une pollution de l’eau de sa rivière, le Lot.
Mais parce qu’il y a peu d’espace disponible proche du centre ville et pour des raisons économiques, la zone d’activités du « Bartassec » doit se maintenir et donc s’adapter aux risques. L’enjeu est important pour la ville.
En termes de réglementation, le PLU (Plan Local d’Urbanisme) est en court de réalisation, mais le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) pose d’ores et déjà la question des entrées de ville avec une volonté de donner une « nouvelle image aux zones économiques d’entrée de ville », de développer les transports en commun et d’assurer la prise en compte des risques d’inondation et des risques incendie énoncé dans le PPR (Plan de Prévention des )) .
Avant cela, les règles imposées par le POS (Plan d’Occupation du Sol) n’ont pas permis de protéger le paysage de ce fond de vallée, et n’ont fait qu’accroître la banalisation architecturale et les risques naturels sur ce territoire.
Comment utiliser la nécessité de changer de schéma urbain et s’adapter aux risques, pour donner une autre image à la périphérie ? Quelle alternative contre une vision préfabriquée, imposée par l’urbanisme commercial, une périphérie discontinue à l’architecture pauvre ?
Est-il possible de trouver un équilibre entre axe de communication, zone d’activités, habitations individuelles et zone inondable ?
Comment la ville peut-elle se développer en tenant compte des enseignements d’une urbanisation dont on connaît les limites ? Quelle forme urbaine ? Quel caractère peut-on donner à cette nouvelle périphérie pour qu’elle devienne plus qu’un simple lieu de consommation ?