Etudiant : Lionel Sikora
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
CREATION D'UN QUARTIER D'HABITATIONS H.Q.E. SUR LE MARAIS DE TASDON A LA ROCHELLE
Le Marais de Tasdon se situe derrière la gare SNCF de La Rochelle. Le Marais fait partie d’une grande coupure urbaine entre La Rochelle et Aytré, composée d’une zone humide (dont la Réserve Naturelle Volontaire de la Ville de La Rochelle de 17,7 ha), de bassins, de jardins familiaux le long du canal de la Moulinette, d’un Centre Equestre et de terrains agricoles. Cet ensemble est protégé dans le périmètre d’une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique, de type 1) de 100 ha.
à l’origine, le Marais de Tasdon était un marais salant qui, au fil de l’évolution des activités, s’est transformé en marécage. L’avenue Jean Moulin y fut construite, le traversant dans sa largeur sur un axe nord-sud. Il y a une quinzaine d’années, des remblais sauvages furent réalisés sur la partie ouest du marais, asséchant le milieu. Quelques fossés semblent parvenir à y drainer le « trop » d’eau vers un bassin de rétention qui longe l’avenue Jean Moulin. Sous le calcaire, le fossé devient tuyau ; là où il y a du blanc, il n’y a plus d’eau. La richesse faunistique et floristique est fortement contrastée de part et d’autre de l’avenue. Ce marais remblayé ne peut plus se mirer dans les qualités paysagères et environnementales de la Réserve Naturelle Volontaire, située juste de l’autre côté de la route.
Une partie du marais est passée d’une nourriture liquide à une nourriture solide. Ce « sevrage » a induit une nouvelle flore, de type calcicole. On y trouve aujourd’hui une des plus grandes stations d’orchidées de La Rochelle. Des micros paysages composent désormais ce site remodelé : un triangle humide, une terrasse « steppique » et une ondulation liquide.
Le site est donc limité au Nord par les arrières de la gare, à l’Est par l’avenue Jean Moulin, et au Sud et à l’Ouest par l’ancien village de saunier – Tasdon – aujourd’hui un quartier de la ville.
Les terrains constructibles commencent à se raréfier. Sur le POS (Plan d’Occupation des Sols), le site est classé comme espace à urbaniser (Naxb) et représente une dizaine d’hectares. La ville veut profiter de cette dernière opportunité foncière de l’Est de la commune. Un accès routier va être construit sur la commune d’Aytré, entre la Rocade RN 137 et l’avenue Jean Moulin, et drainera la circulation en provenance de Rochefort. Le site sera une des façades, une des premières images de La Rochelle. Soucieuse de se développer durablement et de respecter l’environnement, la ville souhaite y réaliser un aménagement exemplaire de 300 logements, représentant 30 000 m2 de plancher, suivant les principes HQE (Haute Qualité Environnementale).
La protection des zones humides est de plus en plus prise en compte dans les différents aménagements au lieu d’avoir recours à un simple assèchement. Cependant, cette préservation est parfois maladroite (de par cette préoccupation récente), par les techniques utilisées et par la forme de l’aménagement.
Mon objectif sera donc de :
- respecter la notion de durabilité, trouver une manière d’habiter sur une « terre-éponge » et d’instaurer à terme des réflexes écologiques.
- Créer une trame urbaine en adéquation avec les usages et en fonction de la proximité immédiate de l’avenue et des nuisances qui en découlent.
- Le site se trouve au départ d’un grand espace libre qui s’étire dans la longueur du bassin versant et qui s’arrête là où l’horizon touche deux châteaux d’eau. Peut-il être une porte d’entrée urbaine de cet espace ?
Le développement constant des villes les incitent toujours à se nourrir des espaces périphériques. Ce bout de marais doit-il finalement être aménagé : habité, réparé ou simplement traversé ? De la pluralité des usages et des nécessités, quels sont ceux qui doivent donner la tonalité du site ?