Etudiant : Adrien Gosselin
Directrice de mémoire : Catherine Farelle
PROMENADE SUR LE FRONT DE MER DE BERCK SUR MER
Le littoral est une ligne vivante et friable, une dorsale fragile issue d’une réaction tectonique entre la terre et la mer. Les hommes éprouvent un vif attachement au rivage ; ce désir de rivages, combiné aux phénomènes érosifs, est à l’origine d’ouvrages monumentaux pour ralentir le « grignotage » de la terre par la mer. Bien sûr, le processus érosif s’impose malgré tout et les interventions humaines sont souvent dépassées, englouties, dégradées et rendues inhospitalières et inefficaces. Les ouvrages lourds de défense ont avoué leur échec, ils déplacent le problème et accélèrent le phénomène sur des zones plus sensibles. Dans une optique durable, il apparaît logique d’envisager la confirmation d’un paysage de l’érosion, le montrer à voir, l’habiter en l’anticipant.
à Berck sur mer, le cordon littoral expose cette problématique sous différentes facettes selon les situations traversées. Au centre, la trame urbaine s’accroche à la plage avec une esplanade en dur plantée d’une architecture balnéaire des années cinquante. Deux hôpitaux, patrimoine remarquable de la fin du XIXe siècle, cadrent cette partie endiguée. De part et d’autre, sur des espaces plus naturels, le trait de côte progresse, l’érosion s’accentue. Au sud, l’estuaire dynamique de l’Authie rogne les dunes qui glissent progressivement sur des terres agricoles. Au nord, le long cordon de dunes évolue aussi ; les blockhaus atterrissent sur la plage et une gigantesque épave de béton est menacée de déséquilibre. Il n’y a pas de continuité matérialisée de l’espace piétonnier de l’esplanade principale par rapport à l’emprise possible de la ville sur le front de mer (soit environ cinq kilomètres). De plus, les ouvrages de défense contre l’érosion se superposent au « cas par cas », sans unité, ils sont souvent contraires à la qualité des paysages et peu conviviaux à l’usage public, comme l’enrochement systématique par exemple.
Parmi les optiques d’un grand projet de ville pour Berck, il y aurait, à long terme, celle du prolongement de l’esplanade principale et la mise en valeur du front de mer ; projet d’envergure qui intéresse l’urbanisme berckois, le conservatoire du littoral et de nombreux visiteurs.
Le sujet qui m’interpelle concerne la manière de retrouver une cohésion territoriale à l’échelle de la ville ; imaginer un lien entre les situations de paysage hétéroclites qui jalonnent cette dorsale mouvementée, en associant des techniques douces anti-érosives, le désir de rivages et l’évolution naturelle d’un tel site. Aussi, les caractères des paysages traversés pourraient être reconnus et davantage révélés ; le sanctuaire de la baie d’Authie, la pointe du Haut banc avec le phare et l’hôpital maritime, l’esplanade urbaine, les dunes urbaines et l’hôpital Calot, et enfin, le site des épaves de béton.