Etudiante : Emeline Escats
Directeur de mémoire : Michel Boulcourt
LA FORËT URBAINE : INVENTION D'UN NOUVEL ESPACE BOISE ENTRE VILLE ET CAMPAGNE

La forêt, représentation idéale du sauvage, porteuse de mythe et source d’imaginaire ; et l’urbain, qualifiant tout ce qui a trait à la ville, espace d’histoire agglomérée et représentation des sociétés. Ces deux termes généralement opposés sont ici associés. Ils traduisent les difficultés probables à faire cohabiter ces deux espaces sur un même territoire : celui de l’agglomération nantaise.
La population de l’agglomération a considérablement augmenté ces 10 dernières années. Nantes et la métropole Nantes/Saint-Nazaire restent très attractives. Ce contexte d’urbanisation généralisée entraîne une perte des espaces ruraux au profit du développement urbain et paradoxalement, une demande accrue de la part des citadins en espaces naturels et de loisirs. Afin d’y répondre et de maîtriser l’étalement urbain, l’Agence de l’Urbanisme de l’Agglomération Nantaise propose de développer un ensemble de boisés, à vocation récréative mais aussi productive et sociale, qui composeront la forêt urbaine.
Au nord-ouest de Nantes, ce sont 300 hectares de parcelles agricoles, asphyxiées par la création de voies rapides et la proximité urbaine, qui seraient le support d’un de ces boisés. Ce territoire bocager, dont la déprise des parcelles est plus ou moins avancée, est entaillé par l’étroite vallée de la Chézine. Cette dernière prend sa source sur les plateaux du massif armoricain puis l’accompagne dans ses derniers soubresauts jusqu’au cœur de Nantes. C’est un lien privilégié avec la ville.
La création artificielle d’une forêt en limite d’agglomération génère inévitablement une série de bouleversements tant au niveau des paysages que des usages, à différentes échelles d’espaces et de temps.
Dans le cas présent, se posent les questions :
- de l’identité paysagère de l’agglomération nantaise et de l’adéquation d’un boisé sur ce territoire,
- des limites à lui donner et de son intégration à la ville (travail sur les lisières, les perceptions réciproques, les accès, les liaisons ville/forêt et sa participation au maillage des espaces naturels et sensibles de l’agglomération),
- du devenir des parcelles agricoles soumises aux pressions urbaines et au boisement.
Une réflexion sur la perception actuelle de la forêt et sur les nouveaux usages que l’on en fait m’aidera à proposer une forêt contemporaine en réponse à une demande urbaine.