Etudiante : Marie-Pierre Mouchebœuf
Directeur de mémoire : Jean-Christophe Bailly
DES CONTINUITES DOUCES POUR L'AGGLOMERATION DE BOURGES

Premier constat intuitif : une carte mentale spontanée.
La structure générale est très centralisée tel un atome. Des électrons gravitent dans un espace flou autour d'un noyau dense : l'hyper centre historique de Bourges confiné dans son rempart. La cathédrale Saint-étienne, point d'orgue, est perchée sur son éperon. Les routes rayonnantes triangulent la ville. Quelques repères émergent, juxtaposés. Le chevelu de l'eau apparaît-disparaît en pointillés. Les marais, îles humides, se cachent en creux. Limites centrales, non fermées : la voie ferrée au Nord, la rivière de l'Auron et le canal de Berry à l'Ouest. Au sud-est : le dédale des emprises militaires au devenir incertain. Au Sud l'urbanisation essaime sur le pourtour du lac d'Auron.
La ville-centre se prolonge vers ses deux satellites : la commune de Saint-Doulchard, au nord-ouest et de Saint-Germain du Puy à l'Est. Au-delà de la voie ferrée : la ZUP de Bourges-Nord se vit comme un isolat. La frange de l'urbanisation flotte, diffuse et morcelée, en deçà ou au-delà du contournement des rocades, entre zones d'activité, extensions pavillonnaires, et parcelles de culture. Plus loin, une nébuleuse de villages dispersée au milieu des champs. Tranchée sèche à l'Ouest : l'autoroute A71.


Analyse active : en cours de réalisation, elle semble conforter certaines de ces problématiques de continuités urbaines, péri-urbaines et inter-urbaines.

Les continuités urbaines.
Le système rayonnant des principales voies d'accès dans la ville centre, Bourges, engendre un déficit de liaisons transversales inter-quartiers, et tend à refermer ces micro-territoires sur eux-mêmes.
La topographie calme ainsi que les distances rapprochées pourraient permettre des déplacements autres que routiers, si ce n'était le déficit de cheminements adaptés.
La restructuration actuelle des friches militaires pose la question de leur "ré"-intégration dans la ville.
La tentative de liaison en projet entre Bourges-Nord et Bourges-Centre via l'interface très officielle du quartier de la gare passe aussi par des coutures plus confidentielles
La frange péri-urbaine.
La volonté de contenir l'urbanisation ne s'exprimant pas de manière conjointe sur l'ensemble du territoire de l'agglomération, cela engendre des effets de frontières incohérents et des disparités de réponses au traitement de cette frange.
Les continuités inter-urbaines.
Alors que l'agglomération est richement pourvue en espaces naturels diversifiés, et parcourue par un réseau hydrographique dense, leur reconnaissance identitaire et leur valorisation patrimoniale sont déficientes et inégales.
La spécialisation des communes périphériques de l'agglomération entre vocations résidentielles et d'activité génère une carte des migrations domicile-travail centrée sur Bourges. La question des modes de transport et de leur sécurisation se pose.
La constitution en cours d'un Schéma Départemental des Chemins de Petite Randonnée fait apparaître une carte assez discontinue, sans lien direct avec le potentiel réel du terrain.