Contexte général

Depuis la désindustrialisation massive des années 70, le Nord-Pas-de-Calais concentre à lui seul la moitié de la superficie nationale des friches industrielles, leur reconquête constitue donc un enjeu majeur dans le processus de revitalisation de la région. Ainsi, les terrils, longtemps considérés comme des plaies dans le paysage, représentent à présent, aux yeux de la population, une valeur de patrimoine. Ces vestiges de l'exploitation houillère symbolisent des années de labeur mais aussi la grandeur d'un glorieux passé. Ils apparaissent même quelquefois comme de précieux espaces naturels, riches d'une végétation colonisatrice spécifique. Si l'idée d'une valorisation au titre du patrimoine a émergé tardivement, aujourd'hui, de nombreuses collectivités locales comptent sur l'aménagement de leurs terrils pour susciter un vecteur dynamique dans divers domaines comme l'implantation de nouvelles activités, la mise en œuvre de projets innovants ou encore l'élaboration d'une réflexion urbaine d'ensemble.

Présentation du site d'étude : les terrils 11/19 de Loos en Gohelle

Petite ville coincée entre Lens et Liévin, Loos en Gohelle présente la caractéristique de regrouper sur son territoire tous les traits du bassin minier. Un site, en particulier, domine le paysage de la commune, celui du 11/19. Il occupe plus d'une centaine d'hectares et est divisé par la rocade minière qui sépare quatre terrils (deux jumeaux culminant à plus de 140 m) du carreau où sont implantés les bâtiments d'exploitation. L'imposante présence des terrils en a fait un signal géographique de première importance. Loos en Gohelle a été fédérateur parmi les premières communes à s'interroger sur le potentiel fédérateur des terrils auprès des habitants. Ainsi depuis une dizaine d'années, l'ancien bassin minier accueille périodiquement fêtes, spectacles et manifestations sportives.

Aujourd'hui, les élus, encouragés par ces expériences, souhaitent amorcer une réflexion sur l'ensemble du site en perspective de son ouverture au public par le biais de chemins pédestres permettant l'interprétation visuelle et culturelle d'un paysage minier tourné vers l'avenir.

Note d'intention

Si la mise en valeur revient souvent à figer un objet en ne renvoyant qu'à une période précise, sans ancrage dans le présent, ni projection vers le futur, l'enjeu de la réhabilitation des terrils est d'échapper au passé pour le valoriser en le situant dans une continuité d'évolution. Ainsi, des cendres des terrils, collines de suie au caractère énigmatique, se dévoile un nouveau paysage riche d'une mémoire vivante et d'un avenir aux orientations variées et originales.

En ce sens, le projet d'ouverture du site 11/19 de Loos en Gohelle naît d'une réflexion portée sur l'ensemble du bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, les différentes problématiques qui en découlent, les enjeux communs et la singularité du site d'étude. Enfin, cette approche se concrétise par des propositions paysagères relevant l'identité du paysage minier.