Etudiante : Emmanuelle Laseigne
Directeur de mémoire : Jean-Pierre Favre
BLOIS, UNE NOUVELLE FAçADE CULTURELLE POUR LA VILLE

Ville moyenne du Loir et Cher, Blois se partage entre deux cultures, l'une étant la Loire et l'autre ces vastes étendues de la petite Beauce. Or depuis qu'elle est sortie de ses "murs", cette ville n'a pas su garder la cohérence des liens qu'elle entretenait avec ces deux éléments qui marquent fortement son paysage. Les possibilités de reconversion à l'intérieur même de la ville sont très limitées et pour la plupart déjà exploitées. De plus, une topographie difficile et une forte présence de zones inondables, font que ce site est devenu fortement dépendant des contraintes qui le composent. A ce jour, Blois n'a qu'une seule possibilité pour s'étendre et se développer, c'est à dire sur le plateau situé au nord de la ville. Ce plateau, à l'image beauceronne, offre un paysage complétement mis à nu et déjà visé par les projets d'extension de la ville. Depuis une quinzaine d'année ce paysage longeant la route de Vendôme, a subit quelques changements, par l'arrivée de plusieurs entreprises et par une multiplication des voies de circulation.

Ces interventions, ne répondant pas à des réglementations ou à un schéma d'ensemble, apparaissent comme des éléments forts et indépendants de ce paysage, qui laissent à peine entrevoir une préoccupation du site initial, que la ville s'approprie au-delà de ses limites, et qui participent à la création de non-lieux. Paysage agricole, massif forestier, et quelques bosquets se découpent sur l'horizon, mais aujourd'hui ils sont devenus méconnaissables et ne semblent plus faire partie du caractère identifiant du site. Les petits villages de proximité, quant à eux, sont directement touchés; ils subissent la pression foncière et sont amenés à accueillir des entreprises sur leur commune. Petit à petit, ils sont happés par la présence de la ville.

Les usages changent, les limites de la ville ne sont plus reconnaissables. Aujourd'hui, on a perdu toutes notions d'échelle et de distinction qu'il peut y avoir entre le monde rural et le monde urbain. Ce site, sur une distance d'environ 5 kms entre les premières extensions depuis les quartiers nord jusqu'à Fossé sur Marolles, met en avant une réelle problématique d'entrée de ville en devenir qui demande quelques réflexions.

Par rapport à tout cela, il serait intéressant de s'interroger sur les conséquences de ces extensions urbaines, sur l'image qu'elles véhiculent et sur l'impact qu'elles provoquent.

La question qui peut se poser à l'heure actuelle est : comment faire en sorte que les structures existantes et futures soient porteuses d'une réelle identité pour la ville, à l'échelle d'un projet urbain basé sur une cohérence et une continuité entre la ville et son paysage.