Etudiant : Mathieu Duvignaud
Directeur de mémoire : Michel Boulcourt
REQUALIFICATION D'UNE ZONE MILITAIRE EN PéRIPHéRIE DE LA VILLE DE THOUARS

Ce travail est avant tout un jalon, une étape dans une recherche personnelle initiée depuis quelque temps sur la relation de l'Homme à son environnement. La problématique écologique accompagnera le projet dans ses grandes lignes puis dans les détails. Ce sera une étude sur la manière de penser une culture urbaine et humaniste dans son rapport au monde "Nature", une culture globale de l'environnement qui réfléchit sur un avenir sans le subir. Et éviter les conséquences dramatiques de certains aménagements (inondations, glissements de terrains, pollutions,...) reflets d'une pensée qui a cru maîtriser une nature en mouvement. C'est l'avènement d'une politique qui a fermé les yeux sur un regard écologique et sur une culture de la symbiose. Une culture issue des conférences de Stockholm (1972) et de Rio (1992), d'où est né le concept de développement durable.

Le projet concerne la réhabilitation d'une base militaire de stockage d'armes et de son environnement direct prévus comme périmètre de sécurité inconstructible, visant à protéger les habitants d'une possible explosion. L'ensemble fait approximativement 100 ha et est fermé depuis mars 2000. La guerre, la résistance et le train sont le génome de cet espace où le vu et le caché s'opposent, où le mouvement courbe et lointain du train s'oppose au mouvement précieux et libre du marcheur. La mairie voudrait y trouver des habitations, des industries et surtout des espaces culturels, de détentes et d'échanges. C'est toute une nouvelle dynamique urbaine qui va être insufflée sur ce territoire retrouvé. Aux dires du maire : "Ces prochaines années seront celles de l'écologie, de la qualité de vie, du temps libre et des échanges de l'information, autant de valeurs présentes à Thouars", ville qui veut passer un cap en ce début de XXIe siècle en trouvant des réponses environnementales.

D'un côté, l'étude portera sur l'intégration du site au tissu urbain de la ville, tout en demeurant un sas vers la campagne extérieure. La configuration tout en longueur de la base permet déjà d'obtenir ceci, elle sera donc préservée. Tout le nouvel ensemble d'habitations et de commerces s'articulera autour de cette zone militaire réhabilitée qui deviendra dès lors un centre névralgique. Ce quartier devra être pensé tel un corps, et l'ancienne base comme sa colonne vertébrale.

De l'autre, ce sera un travail sur la charge historique et sensible que le site véhicule. Il y aura une réflexion sur la mémoire afin de savoir quels éléments de l'existant devront être conservés. Faut-il accepter d'éradiquer l'Histoire, ou au contraire faut-il en conserver la trace ?

Le projet sera une dialectique entre le mouvement de l'oubli et l'avancée de la modernité.