Etudiante : Claire Sorin
Directrice de mémoire : Jacqueline Osty
Le port de Saint Nazaire et le quartier du Petit Maroc. L'événementiel, un déclencheur de dynamique.

Saint-Nazaire est une ville de l'Ouest de la France, située sur la rive Nord de l'embouchure de la Loire, sous les marais de Brière. Alors qu'elle n'était qu'un modeste site rural et maritime jusqu'au XIXème siècle. La ville compte en 2010 pas moins de 67 000 habitants. L'imposant port qui donne son image à la ville et qui a fortement contribué à son développement. à été impulsé par Napoléon III. Il a été créé comme avant-port de Nantes, pour permettre aux navires de gros tonnage qui ne pouvaient pas, à cette époque, remonter la Loire, de décharger leur marchandise par une ligne de chemin de fer. En 1862, s'installent des lignes postales transatlantiques vers l'Amérique centrale et s'ouvrent les premiers chantiers navals amorçant l'industrialisation de la ville.

Aujourd'hui le port de Saint-Nazaire est une véritable richesse pour la ville, de par la renommée mondiale des bateaux qui sortent de ses chantiers navals, mais aussi de par la place qu'il prend dans l'économie et le nombre d'hommes qui y travaillent. Il fait depuis les années 90 l'objet du grand projet urbain « Ville-Port », grâce auquel la ville ose de nouveau regarder vers la mer et renouer enfin avec son port si longtemps mal vu à cause des destructions liées à la Seconde Guerre mondiale.

La zone portuaire que j'ai souvent eu l'occasion de traverser est un paysage impressionnant de bâtiments industriels, de grues, de hangars, et de paquebots en construction. Un paysage que l'on ne découvre le plus souvent que, rapidement, depuis notre voiture. Un espace pensé de manière pratique et rentable, dans l'intérêt de l'activité du port.

A l'extrémité du site industriel se trouve le plus vieux quartier de Saint-Nazaire, le Petit Maroc, du breton ti'mrok qui signifie petit rocher. Il est constitué de ce qu'on appelle l'avant port, d'un quartier d'habitations, et du "plateau", un site qui s'est petit à petit vidé de son activité, et qui accueille aujourd'hui le festival de musiques du monde Les Escales. Sur place, lorsque les camions emportent les dernières traces du festival qui vient de s'achever, et qui a réuni en seulement deux jours 35 000 spectateurs, tout redevient calme.
L'euphorie de la veille laisse place au silence, au vide et à la poussière qui balaye dans de grandes rafales ce site fortement exposé aux vents, composé de grands espaces ouverts et de hangars de stockage plus ou moins utilisés, le tout entre l'eau du bassin portuaire, la mer et la Loire. La 22ème édition est terminée, mais en attendant la suivante, comment réinvestir le site tout au long de l'année ? Comment, tout en continuant d'accueillir un public important, peut-il également permettre à une nouvelle dynamique (culturelle, économique ...) de s'installer ?

Et le travail ne s'arrête pas là puisque c'est le quartier tout entier qui doit être pensé en même temps. De par sa situation géographique, son potentiel est grand. C'est un point de vue incroyable sur l'Estuaire,  depuis lequel on peut observer le spectacle des cargos, méthaniers et autres bateaux de croisière qui viennent faire escale dans le port ou qui continuent leur chemin jusqu'à Nantes. Il s'agit donc de penser ce nouvel aménagement pour qu'il puisse également mettre en valeur la qualité et l'identité paysagère du site, marqué par ce paysage de l'estuaire et le site industriel adjacent.

Une réflexion sur la réversibilité de cet espace,  entre espace investi par les foules et espace du quotidien, sur l'aspect événementiel qui pourrait s'étendre au site industriel même, où des espaces sont potentiellement disponibles pour cet usage et où un travail de mise en valeur du paysage industriel peut également être fait, à destination des touristes, mais aussi des travailleurs qui s'y rendent chaque jour.

L'analyse plus fine du site me permettra de trouver quelle forme prendront ces aménagements. Une grande impulsion a déjà été donnée par le projet Ville Port. De nombreux projets ont été menés à bien, d'autres sont en bonne voie pour voir le jour, mais il reste encore beaucoup à faire pour tirer le meilleur de ce lieu dont les capacités sont loin d'être atteintes, et sur lequel nous avons encore beaucoup à apprendre.