Etudiante : Cécile Cantonnet
Directeur de mémoire : Michel Boulcourt
Les Perrières, un héritage du patrimoine paysager de Brive-La-Gaillarde.

Le parc des Perrières est proche de la gare et surplombe la ville, offrant des vues très intéressantes. «Perrière» trouve son origine de l’occitan limousin et signifie «carrière de pierres».
Il s’agit donc d’une carrière de grès qui fait parti de l’histoire de Brive. Ce grès, le “brasier” constituait la base des constructions traditionnelles de la ville et de sa région.

Le coteau où s’inscrit le parc des Perrières dispose d’une topographie très marquée. Ce promontoire fut habité au paléolithique. Historiquement, la ville s’est étendue dans la vallée puis sur ses coteaux de façon plus tardive dans les années 50. Le parc des Perrières est aussi une zone d’isolement ou de cachette, il fut notamment un haut lieu de la Résistance.

Il a subi deux grandes périodes de développement.
Tout d’abord, XIXe - début du XXe siècle, la carrière est exploitée pour bâtir et rénover tout le centre ville de Brive, et quelques villes avoisinantes. Cette période durera jusque dans les années 50, à la fermeture de l’exploitation.
Ensuite, le terrain devient une friche jusqu’à son rachat par la municipalité dans les années 80. Les activités qu’offre le parc s'estompent très vite. Il est pourtant très apprécié des brivistes.

Début des années 90, les murs d’escalade installés sur les murs de l’ancienne carrière sont démontés faute de sécurité. Le centre de jeunesse se vide car la demande est trop faible de la part des écoles et des associations. On a la sensation que ce parc est délaissé, malgré les actions ponctuelles effectuées par la ville. Son côté peu entretenu est discutable mais la biodiversité qui y règne est exceptionnelle.

Aujourd’hui, ce site est un parc de 12,5 hectares. Différentes couches de l’histoire se superposent ici et s’érodent au fil du temps. Reste alors ce parc avec toute sa diversité et son âme qu’il faut investir sans tarder.
Ceux qui sont concernés par cette étude et ce projet sont avant tout les habitants du quartier qui fréquentent aujourd’hui le plus ce parc. En revanche, tous les habitants de la ville s’y rendent une fois de temps en temps, il est donc question d’attirer le plus de monde et plus souvent. Un tourisme régional voir national, avec le patrimoine environnemental et culturel de ce site est envisageable.

Le site est disponible aujourd’hui car il y a peu d’usages, peu de dynamique sociale sur le site ; ce qui le met quelque part en danger. Un rucher-école à été bâtie depuis peu (opérationnelle en 2012), des essais infructueux de potagers expérimentaux avec les élèves d’une école primaire ont été notamment mis en place.

Une étude réalisée par la ville appuie un questionnement latent depuis une dizaine d’années sur le parc des Perrières et confirme un réel enjeu de développement touristique, culturel ou environnemental.
On doit aussi prendre en compte l’extension urbaine, la fréquentation et les usages pour le devenir de ce site. Toutefois veiller à ne pas dégrader un espace encore préservé de l’artificialisation dont font les frais beaucoup de parcs urbains.

L’ancienne carrière est à 5 minutes à pied d’un terrain de fouilles archéologiques, aujourd’hui sur un terrain privé, mais pourquoi pas prévoir une synergie entre le parc en désuétude et ces fouilles ? Elles furent découvertes très récemment, et sont encore en travaux. De nombreuses grottes naturelles sont disposées à proximité du site. Le quartier de la gare, dont le réaménagement est prévu dans les années à venir pourrait aussi faire partie intégrante de l’analyse et du projet (notamment dans la gestion des transports en commun qui ne desservent pas le parc, installation de pistes cyclables etc..).

En résumé on doit inventorier les enjeux du Parc des Perrières et du quartier de la Gare pour créer d’éventuelles continuités entre les différents paysages. Il est important de tenir compte de l’héritage historique et paysager de Brive, de ses coteaux et en particulier des Perrières. Le cadre de vie, le lien social, et la sensibilisation à nos paysages seront ainsi améliorés.