Etudiante : Fanny Brouillet
Directeur de mémoire : Jean-Marc Gaulier
La reconversion d’un ancien site militaire aux portes des calanques marseillaises.

C’est une terre nichée sur la roche, elle observe la ville au loin qui s’étend sur les collines, on peut dire que le bout de Marseille est proche, nous sommes aux portes des calanques, sur le Mont Rose.
Cette terre fait partie de la Madrague, l’un des derniers quartiers de Marseille encore préservé de cette agitation frénétique qui peuple la ville et ses communes alentours.
La Madrague de Montredon c’est aujourd’hui un petit port de pêche, un village qui l’enserre traversé en son sein par une unique route qui mène jusqu’aux calanques. Ce bout de ville est pris en étau entre les collines de Mar­seilleveyre et la mer. Les baraques s’y agglutinent, toits de tôle et murs colorés, reste fugitif d’une ancienne grande Cité de pêcheurs, tournée vers la Méditerranée et accrochée à ses terres.
Les collines de roche claire teintées d’un vert sombre surplombent les rues, cette force brute et inerte toujours perceptible en tout point. Au loin les vagues grondent.

C’est à cet endroit que débutera le territoire du futur Parc Régional des Calanques, un projet qui encore aujourd’hui a du mal à voir le jour.
Mais c’est encore et surtout un quartier qui a subit un fort déclin ces dernières années, ceci étant du à la fermeture de l’usine Legré Mante en 2009, une usine productrice d’acide tartrique qui faisait vivre le quartier depuis plus de deux siècles. Peu de commerces et d’équipements publiques, beaucoup d’automobiles mais peu de passants.
Cette position géographique exceptionnelle et les quelques hectares disponibles de la zone en font alors un quartier tout à fait attrayant à la fois pour la commune mais aussi pour les nombreux promoteurs qui balaient le moindre hectare de terre disponible dans la région.

De la Madrague jusqu’à Callelongue, dernière calanque accessible en voiture depuis le centre, sont implantées de nombreuses ruines militaires allemandes, reliquats de la seconde guerre mondiale. Ces constructions jonchent la côte sur quelques trois kilomètres, ponctuent le paysage aride de la garrigue, accrochées à une roche qui vient directement plongée dans la mer. Ces blockhaus et autres forts militaires ont longtemps fait l’objet d’études, sans grands résultats, des travaux aujourd’hui plus ou moins laissés à l’abandon car potentiellement peu exploitables par la commune. Il existe pourtant un fort qui attire aujourd’hui l’attention de la ville mais surtout celle du Conser­vatoire du Littoral, le Fort de Mont Rose.
Ce fort, appartenant autrefois à la marine, squatté jusqu’en 1995, fait l’objet d’une future reconversion. La com­mune et le Conservatoire du Littoral sont ainsi fortement demandeurs d’un projet sur ce site. La mairie en est aujourd’hui propriétaire et souhaite léguer le site au Conservatoire du Littoral, ce dernier préfigurant d’y créer un établissement d’accueil et d’information au public à l’entrée du Parc Régional des Calanques.
Il culmine à plus de 70m, dominant d’une part les bâtisses de la Madrague de Montredon et son port, l’urbanisa­tion de la cité phocéenne grignotant au loin le relief, et d’autre part tourné sur le large, faisant front aux hautes collines du futur Parc Régional des Calanques.
C’est un site soumis à des enjeux majeurs qu’il soient à la fois urbains, paysagers, environnementaux et touris­tiques au coeur d’un quartier qui a conservé une large part d’authenticité, reflet d’une identité profonde mar­seillaise.
Un cadre global qui doit aujourd’hui allier des problématiques urbaines réelles au sein d’une agglomération qui ne cesse de s’étendre et de se développer à tout point de vue, au milieu d’un espace naturel somptueux soumis quant à lui à des problèmes de surfréquentation et d’une nécessité de protection de la faune et de la flore, parti­culièrement fragile dans ces périphéries de grande agglomération.
Ce travail de fin d’étude repose donc sur ce projet de reconversion du fort de Mont Rose, un socle sur lequel une étude plus globale peu s’articuler, un projet capable de porter ce quartier à travers ce qu’il possède de plus poi­gnant, la force des paysages qui l’habitent.