Etudiant : Léonard Cattoni
Directeur de mémoire : Jean-Marc Gaulier
La Plaine Montjean. Comment urbaniser une plaine agricole en limite de trois communes, en lien avec les paysages ?

Au sortir des échangeurs autoroutiers, les espaces de la ville sont fortement délimités : autoroutes – ZA – ZI - barres et tours d'habitations, tissu pavillonnaire hermétique, pour soudain s’ouvrir sur un vaste espace qui recouvre notamment un bois, une plaine agricole. Ces paysages inattendus surgissent au détour de la ville. La plaine Montjean semble ne pas avoir bougé depuis le XIXème siècle et avoir résisté au processus d’industrialisation et d’urbanisation. Pour combien de temps ? Depuis le début du XXe siècle, l'extension urbaine autour de Paris a peu à peu gommé la couronne maraîchère qui alimentait la capitale. Les petites structures agricoles ont laissé place aux quartiers d'habitation, aux zones d'activité et aux infrastructures. La plaine Montjean est un résidu de la ville, une réserve foncière prodigieuse dont on prend conscience de la richesse.
La forme du secteur d'étude est directement induite par les infrastructures et l'extension du tissu urbain. Le patrimoine agricole, dans un tissu urbain dense, semble voué à disparaître au profit de la ville. Comment allier nouvel urbanisme, patrimoine rural, préservation du potentiel paysager ?

La Plaine Montjean : un site riche d'une diversité de paysages

Etat des lieux :

Une situation géographique privilégiée : inscrite dans un tissu urbain dense, la plaine représente un événement paysager inattendu. Située à l'entrée sud de la métropole et au cœur d'une des zones d'activité les plus importantes d'île-de-France, la plaine est extrêmement convoitée. A l'heure de la remise en question de l'étalement urbain au profit de la densification, ce secteur encore vierge fait office de réserve foncière pour l'urbanisation.
A 7 kms au sud de Paris, à la limite départementale du Val-de-Marne et de l'Essonne, la plaine Montjean est un espace agricole et naturel d'environ 200 ha. A la rencontre de trois limites communales (Fresnes, Rungis, Wissous), c'est une respiration pour la ville. La plaine se situe à cheval entre le plateau d'Orly et le vallon de Rungis qui se jette dans la vallée de la Bièvre.

La richesse des paysages : la plaine est dotée d'une diversité de paysages qui en font un site de qualité. Les champs ouverts, les boisements et la topographie révèlent des horizons sur la ville, des percées sur la vallée de la Bièvre, l'aéroport d'Orly et des espaces intimes qui isolent des nuisances urbaines. C'est un enclos dans le tissu urbain qui semble oublié. Les paysages sont ouverts sur la ville et les infrastructures qui lui tournent le dos. C'est un profond sentiment de campagne qui surgit de ce morceau de territoire.

La ville aux franges de la plaine : l'environnement immédiat du site est composé d'une grande diversité urbaine. Les noyaux urbains anciens de Rungis, Fresnes et Wissous sont entourés de trois couronnes d'urbanisation. Les premiers quartiers pavillonnaires se sont accrochés aux noyaux anciens dans les années 1930. Puis les immeubles d'habitations collectifs sont venus former un nouveau périmètre dans les années 1950. Aujourd'hui, les opérations groupées de logements déterminent les limites directes du site avec en toile de fond les immeubles d'habitations. Aucun lien n'existe entre cette périphérie directe et le site.

Diagnostic : le site d'étude réunit tout ce que la ville peut créer de nuisances : les autoroutes A6/A86, les voies de chemin de fer (RER/Orlyval), les lignes hautes tensions, l'aéroport, les zones d'activités monofonctionnelles... et tout ce dont la ville a besoin pour son développement : des paysages diversifiés, des coupures d'urbanisation, un potentiel de biodiversité et d'espaces publics généreux, des vues lointaines, une conscience d'appartenance à un territoire, une possibilité de changer notre vision de ces « nuisances » urbaines par le paysage, un foncier urbanisable. Ce site est une interface entre l'urbain et le rural. L'urbanisation guidée par le paysage est le moyen de réunir ces deux éléments et de créer une identité commune.

Interpénétration patrimoine agricole et paysager/extension de la ville : enjeux identitaire pour la plaine

Enjeux

La plaine Montjean reste une marque, un témoignage du patrimoine agricole de la métropole. Elle n'existera bientôt plus si nous ne remodelons pas le territoire pour lui proposer une nouvelle identité. Le nouveau quartier se voudra un lieu où la ville et le site actuel pendront des formes différentes afin de forger une identité commune et nouvelle.

- Comment urbaniser en préservant les qualités du site : l'espace ouvert, la forêt, l'activité horticole, les vues lointaines, la respiration urbaine qu'il représente...
- Quel devenir pour l'agriculture dans un milieu urbain dense (maintient d'une agriculture de proximité ? Développement d'une agriculture à vocation sociale ? Ouverture de l'activité horticole au public ?...)
- Comment désenclaver ce morceau de territoire et son nouveau quartier (perméabilité et accès du site) ?