Etudiant : Aurélien Albert
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
Le nouveau parc Toulousain

Comprise entre deux bras de la Garonne, l'île du Ramier s'étire sur près de quatre kilomètres de la périphérie Toulousaine jusqu'au centre ville. Cette dernière est en fait un chapelet de quatre îles de tailles différentes, séparées par des canaux reliant le bras supérieur au bras inférieur du fleuve. Malgré une proximité certaine, le rapport que l'île entretien avec le centre de la ville rose reste complexe.

Longtemps restée isolée du reste de la ville, l'île fut investie dans un premier temps par des moulins pour capter la force motrice du fleuve. La poudrerie, alors première industrie arrivant sur l'île, s'installe sur sa partie sud au plus loin du centre ville du fait des risques d'explosion. Le nord de l'île est investi plus tardivement, un parc municipal des sports est construit au début du XXe siècle. La pointe de l'île devient le parc Toulousain, lieu de détente populaire sur près de 50 hectares avec ses kiosques à musique et ses cafés restaurants. Lorsque l'activité de la poudrerie périclite, elle ne laisse sur les lieux que quelques murs d'anciens moulins. Le parc des expositions à quant à lui pris la place du parc arboré qui faisait le bonheur des danseurs de la belle époque. Depuis sa création, le parc des sports a connu plusieurs agrandissements; on y trouve aujourd'hui le stadium ainsi que la piscine municipale.

Aujourd'hui, la partie nord de l'île se trouve saturée par des équipements venus se rajouter au fil du temps. Ils ne laissent plus aucun accès aux berges et limitent fortement les possibilités de déplacements à l'intérieur même de l'île, la voiture ayant contraint tous ces espaces à son usage unique. En se décalant vers le sud de l'île, c'est un paysage boisé qui s'offre à nous, contrastant fortement avec l'ambiance asphaltée qui règne sur la partie nord. La résidence universitaire du Grand Ramier côtoie les canaux et les anciens moulins de la Poudrerie, lieu très agréable mais qui n'est malheureusement pas fréquenté que pour sa beauté. Enfin, l'usine SNPE (Société nationale des poudres et des explosifs) occupe la partie la plus au Sud de l'île, à l'extérieur du périphérique. Cette usine qui fabrique notamment le carburant de la fusée Ariane V fait face au grand coteau de Pech David d'un côté et au nouveau cancéropôle de l'autre.

L'île du Ramier va connaître très prochainement de nouveaux bouleversements qui posent la question de la place d'un tel site dans l'agglomération toulousaine. En effet, le parc des expositions, faute de place, va déménager à l'extérieur de la ville, le stadium va s'agrandir à l'occasion de l'Euro 2016 et la résidence universitaire va être réhabilitée. De nouveaux espaces se libèrent et sont donc pour les élus l'opportunité de la création d'un « nouveau parc Toulousain », lieu de rencontre à deux pas du centre ville, mais également un lieu permettant aux Toulousains de renouer des liens avec leur fleuve. Ce projet s'inscrit dans une réflexion plus large en cours appelée « axe Garonne » visant à repenser les liens entre la ville et le fleuve, sur près de trente et un kilomètres du nord au sud.

Réinscrire l'île dans son contexte urbain va donc être l'occasion de retrouver une cohérence d'espaces et d'enchaînement entre les différents éléments qui la composent. L'attractivité de l'île sera renforcée par la création d'un parc sur la partie nord. Il sera également essentiel de redonner l'accès aux berges et repenser les accroches que l'île peut avoir avec la ville. Cela passera notamment par la réflexion autour de nouvelles passerelles ou l'établissement de nouveaux modes de transports reliant l'île à la ville. Il sera également important de retrouver une hiérarchie entre les différents usagers de l'île, qu'ils soient quotidiens (club de canoë, de tennis, joggeurs ou usagés de la piscine), ou exceptionnels (supporters venant au stadium les jours de match).
A long terme, il paraît intéressant d'envisager la possible reconversion du site industriel SNPE, se trouvant à la charnière d'espaces naturels sensibles (ZNIEFF, ZICO), proposant ainsi une vision globale de ce que pourrait devenir l'île.
Trop longtemps oubliés et négligés, le fleuve et son île vont donc retrouver une place forte au coeur de l'agglomération toulousaine.