Etudiante : Elise Ratcliffe
Directrice de mémoire : Catherine Farelle
Achères : à la reconquête d’une plaine alluviale oubliée.

Achères est une commune d’Ile-de-France qui se situe à une trentaine de kilomètres de Paris. Elle fait partie du département des Yvelines (78) qui jouxte la capitale à l’ouest. Bien que desservie par de nombreux réseaux de transports (RN184, D30, RER A), son territoire se trouve totalement enclavé dans une boucle de la Seine, adossé à la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Malgré sa situation dans la future communauté d’agglomération parisienne du « Grand Paris » qui l’expose à une forte pression immobilière, la moitié du territoire achérois se trouve inhabitée. Cette pause urbaine correspond à la plaine alluviale de la Seine. Cette étendue de sable a été utilisée depuis la fin du XIXème siècle pour épandre les égouts parisiens ce qui a rendu la plaine incultivable et a mis fin au long passé maraîcher du site. Inondable et polluée par près d’un siècle d’épandage, cette vaste étendue est une réserve foncière inconstructible qui attire pourtant bien des convoitises. De nombreuses activités souhaitent s’y installer, aux portes de la capitale. Sur la rive, on trouve des carriers exploitant les dernières étendues de sable de la région parisienne, mais aussi le Port Autonome de Paris qui souhaite créer des infrastructures, sans parler du Conseil Régional et de l’Etat avec le projet de prolongation de la francilienne (N104) traversant la commune. Face à ces projets d’aménagement, la ville d’Achères tente de se réapproprier le territoire de la plaine pour en faire profiter les habitants.

D’un point de vue paysager, l’étendue de la plaine contraste avec l’urbanisation dense de la banlieue parisienne par son relief extrêmement plat qui ouvre l’horizon sur la Seine et les coteaux de Conflans-Sainte-Honorine et d’Andrésy. A l’échelle du grand territoire, on devine un ensemble géographique liant la Seine à la ville. Pourtant, une fois sur le site, le fleuve est invisible et la plaine complètement oubliée. La ville est totalement fermée sur elle-même et n’offre aucune échappée vers le fleuve. Cependant, la présence de l’eau se fait sentir par des étangs, des carrières en eau, une plaine alluviale et sa végétation typique des lieux humides. La municipalité souhaite aujourd’hui retrouver un lien entre la ville et la Seine pour inclure les richesses de ses paysages de bord de fleuve dans le territoire achérois.

La définition des acteurs de ce site et de leurs besoins sera indispensable pour répondre aux attentes de chacun sur un site où le fleuve et les paysages doivent être mis en avant. En effet, ce morceau de territoire oublié en pleine jungle francilienne est un potentiel extraordinaire pour la commune, tant au point de vue économique puisqu’il peut accueillir des activités, que sur le plan paysager car il représente un véritable souffle au milieu de l’urbanisation. Ce travail s’attachera donc à étudier comment permettre la réappropriation de cet espace par les habitants d’Achères tout en répondant aux besoins de tous les acteurs présents sur le site. Que faire de ce morceau de territoire inondable et pollué ? Comment lier la ville avec ce morceau de territoire oublié et inutilisé par la plupart des riverains ?