Etudiant : Laurent Fayolle
Directrice de mémoire : Dominique Caire
Perspective d’avenir de la zone périurbaine sud de Perpignan.

Où quand l’agriculture, l’écologie, le tourisme, le paysage, l’urbanisme et le développement économique s’impliquent comme objectif d’aménagement.

Bordée au Sud par la chaîne des Pyrénées, à l’Ouest par le massif des Corbières et s’ouvrant à l’Est sur la Méditerranée, Perpignan « la Catalane » s’est développée au centre de la plaine du Roussillon, de part et d’autre du fleuve La Têt.
L’expansion des zones d’activités autour de Perpignan, dictée dans un premier temps par l’axe autoroutier A9 et la Nationale 9 tous deux en direction de l’Espagne, tend à créer une sorte d’étau de blocs commerciaux imperméables et de lotissements.
Le territoire de la communauté d’agglomérations de Perpignan est confronté à l’apparition de friches, résultant de la déprise agricole (crise du vin depuis plus de 10 ans) et de la spéculation foncière et commerciale périurbaine.

Consciente de l’intérêt et de l’opportunité que représentent ces espaces enclavés, l’élaboration de P.L.U (plan local d’urbanisme) et du P.D.U (Plan de développement Urbain) visent la mise en place d’une stratégie de protection durable, de renforcement et de création de trames vertes au sein et autour de la ville de Perpignan, incluant ces vides de campagne urbaine.

Il reste aujourd’hui au Sud-ouest de la ville une zone agricole d’environ 200 hectares, grignotée çà et là par les zones d’activités et l’avancée de l’agglomération. Délimitée physiquement par de lourdes infrastructures routières (autoroute A9, Sortie Sud dite « sortie des plages », voie rapide traversant la plaine du Roussillon, Nationale 9 en direction de l’Espagne) cette « entrée de ville » est l’image symbolique de l’agriculture du département. Ce site inclut le Serra d’en Vaquer : ancien site militaire de la ville (entrepôt de munitions et d’équipements) sur l’un de ces promontoires, et un espace naturel varié très fréquenté : propriétés viticoles vernaculaires, pacages, cultures céréalières, boisements, canaux d’irrigations, friches agricoles. C’est aussi un « ailleurs » déconnecté, pourtant si proche du centre-ville, révélant une vue imprenable sur l’horizon montagneux de la ville et de la plaine du Roussillon.

Les modes de programmation et de gestion de ces espaces seront déterminants pour inscrire de façon pertinente ces îlots et ces réseaux de nature dans la ville ou dans les franges périurbaines (S.C.O.T, P.L.U, Z.A.C).
Ainsi serait-ce une utopie d’aller à l’encontre du schéma actuel d’expansion des villes, un « tout urbain » qui sectorise chaque pratique de l’espace (habitat, activités, loisirs), sans lien réel ni préoccupation paysagère ?
Ne faudrait-t-il pas tendre vers de nouvelles pratiques d’aménagement, où l’espace agricole tiendrait un rôle déterminant dans l’articulation des entités urbaines, socle de respiration vivante et dynamique créant des paysages à l’usage des citadins ?

D’autre part, malgré la déprise viticole, faut-il continuer de garder ces « paysages musées », faut-il tendre radicalement vers une agriculture rentable en phase avec le marché actuel ou encore penser différemment en créant des espaces agricoles urbains : espace mixte de loisirs et d’approvisionnement direct où le citadin joue un rôle important dans son fonctionnement.

De là découlera ma réflexion sur le devenir des espaces interstitiels urbains et de la frange agricole de la partie Sud de la ville de Perpignan, si convoités à ce jour.