Etudiant : Aurélien Zoïa
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
VALORISATION ARTISTIQUE DES TERRILS MONUMENTS DU BASSIN MINIER DU NORD-PAS-DE-CALAIS, UNE STRATEGIE PATRIMONIALE COMMUNICANTE
Il y a seulement quelques dizaines d’années que l’exploitation des mines a cessé dans le Nord-Pas-de-Calais. De cette activité, la région a été bouleversée. Les sous-sols, les campagnes, les gens : tout un territoire a été malaxé, modifié, transformé.
Les « objets » demeurant de cette période portent une très forte symbolique. Ces montagnes noires de déchets, reliquats de l’exploitation (les terrils), ces machinismes caractéristiques de la mine et toutes les multiples petites traces sont de lourds témoins d’une grande époque. Le choix a été fait de les accepter, d’en conserver un certain nombre. En effet, un très gros travail d’analyses, mené par différents organismes (notamment l’agence Mission Bassin Minier), a démontré que nombre de ces éléments, inscrits dans le passé de la région, avaient aussi une place dans le développement futur du territoire. Restait alors à définir plus précisément la forme que devait prendre ce développement. C’est ce qui a été fait avec la mise en place d’une « trame verte ».
Dans les différents sites mis en relief, les terrils monuments (environ 12 sur les 130 terrils conservés) ressortent comme des éléments singuliers, les plus représentatifs du bassin minier. La volonté de l’agence d’urbanisme et de la région est donc de mettre en valeur ces points de repère par des opérations ayant plus rapport au Land Art qu’aux différentes manières déjà pensées dans la région. Le tout pour éviter une banalisation dans le paysage du « terril nouvelle formule ». Ces terrils « monuments » formeront une chaîne, au sens géographique (visibles comme les sommets d’une chaîne montagneuse) et symbolique, qui sera la transcription d’un paysage animé d’une mémoire vivante et d’un avenir aux orientations variées et originales.
Dans un premier temps, mon travail sera d’analyser et d’identifier la place de ces terrils sur le territoire concerné. A grande échelle, cette analyse permettra de révéler le dialogue incessant qui s’est instauré entre un paysage et de véritables objets culturels, aujourd’hui constituants même de la géographie du territoire. De plus, elle justifierait cette ambition de créer une « chaîne de terril », projet que je souhaite mener sous forme de schéma directeur d’aménagement sur l’ensemble du territoire. Enfin, dans une dernière partie, mon travail consistera à développer une ou deux propositions à plus petite échelle portant sur le site. En parallèle au travail de projet, je souhaite mener des recherches sur la pratique du Land Art et trouver en quoi cela pourrait servir un tel territoire.