Etudiante : Dorothée Jahannot
Directeur de mémoire : Claude Eveno
LA FERTE : DUALITE D’UN PATRIMOINE. LIEU DE SPIRITUALITE ET CHATEAU DU XVIIIe (RESIDENCE FAMILIALE)
La Ferté est un monument historique privé situé en Bourgogne du Sud, entre Chalon-sur-Saône, Tournus et Cluny.
Cette ancienne abbaye cistercienne, première fondation de Saint Bernard, fut l’une des plus importantes abbayes. Fondée en Mai 1113 et première fille de Cîteaux, ses trois petites sœurs sont : Pontigny, dont il reste une église abbatiale impressionnante, Clairvaux, transformée depuis deux siècles en prison et Monrimond, rasée à la révolution.

Différents temps historiques qui racontent la Ferté.
La guerre de 100 ans avec des attaques et des invasions qui vont transformer le lieu en forteresse. Les guerres de religions pendant lesquelles la bibliothèque de la Ferté est incendiée et les cinquante moines massacrés (après cela les moines décident de réinvestir malgré tout les lieux).
En 1680, l’abbaye connaît son heure de gloire, on relève somptueusement le monastère en optant pour un style en vigueur à l’époque : le classicisme.
La Révolution française sonne le glas du monastère. En 1789, les douze derniers moines s’enfuient et laissent le Père Abbé à la Ferté. Celui-ci sera condamné à se rendre à Paris pour être jugé par le tribunal révolutionnaire.
L’abbaye, mise en vente, est rachetée par un soyeux de Villefranche. Son objectif : transformer la Ferté en fabrique de textile. En 1793, un arrêté républicain lui ordonne de détruire tous les édifices à vocation religieuse. La Ferté subit le même sort que l’abbatiale de Cluny…
L’année 1793 marque la fin de 700 ans de vie religieuse à la Ferté.
L’abbaye appartient depuis à la même famille.
Il s’agit d’un lieu très étrange, qui n’a pas d’identité propre, mais en possède de multiple à la fois : lieu de spiritualité, château du XVIIIe, mais aussi et surtout résidence familiale depuis plus de deux siècles.
La Ferté ne nous offre aujourd’hui qu’1/5ème des bâtiments religieux d’origine soit le palais abbatial et le réfectoire des moines transformé en orangerie au XVIIIe siècle.
La façade principale du palais abbatial est mise en valeur par un parc à l’Anglaise. Tandis qu’à l’Est un petit jardin « à la française » est aménagé dans les années 70.
Classée monument historique en 1993, l’abbaye est ouverte au public depuis 2000. à partir de cette date, une campagne de travaux de l’intérieur comme de l’extérieur se met en place. On tente alors de faire vivre la Ferté en ouvrant ses portes, d’abord en louant le réfectoire des moines pour de grands évènements (mariages…) Et par l’aménagement de gîtes et chambres d’hôtes dans des lieux insolites.
Des témoignages du passé se trouvent à différents endroits du parc, comme oubliés… Ces pierres croulées sont les traces de l’histoire cistercienne ou plus contemporaine de la Ferté, on devine, on rêve, mais on aimerait en savoir plus… Réfectoire, orangerie, colombier, porterie, chapelle, moulin à papier, ponts, lavoir, puits, communs et vivier… Comment créer un lien à tous ces éléments datés sur de nombreuses années, de nombreux siècles…
à un tournant dans son développement historique, culturel et économique la Ferté souhaite voir affirmer sa vocation. C’est-à-dire restaurer, créer, organiser et structurer le lieu en conséquence du nombre de visiteurs, d’usagers, et d’activités qui se développent depuis quelque temps maintenant. C’est aussi respecter son patrimoine passé en ne privilégiant aucune époque par rapport à une autre.