Etudiante : Valérie Nizet
Directeur de mémoire : Marc Claramunt
RECONVERSION D'UN ANCIEN SITE DE CARRIERE DU MILIEU DU XIXe SIECLE A NAMUR

Le cœur économique d’hier sera le poumon vert de demain. C’est exactement le sens étroit et vital de ces deux affectations, celle d’hier et celle d’aujourd’hui, qu’il est important de mettre en évidence dans ce sujet.
Quand une carrière se met au vert, quelle destination après l’extraction et quel peut être notre rôle ?
La pierre extractive représente à elle seule des cultures, des œuvres, une philosophie, des époques, l’inépuisable, l’indémodable. La terre se creuse ici tandis qu’ailleurs elle s’élève au contact d’une horde de fourmis humaines. Là où toute une génération s’est affairée à une époque, les carrières sont dans de nombreux cas, aujourd’hui, un cimetière humide, un garage à ordures. Ces endroits doivent aujourd’hui obtenir une nouvelle affectation pour qu’une utilisation correcte de ces milieux en soit faite.
Le site des carrières dites d’Asty Moulin se situe au nord de l’agglomération namuroise en Belgique. Il s’agit d’anciennes carrières de calcaire exploitées pour la production de gravier et de chaux. Cette activité a entamé le coteau suivant deux vastes ouvertures séparées par un promontoire médian. Abandonné à la propriété de la ville depuis les années 80, le milieu ainsi livré à lui-même va être recolonisé par la végétation et développera une biodiversité qui en fait actuellement son intérêt premier.
Sans aucun doute, les carrières occupent une position stratégique.
En effet, au-delà de son intérêt végétal, les carrières ont :
- une localisation exceptionnelle à 600 m de la Sambre, à 800 m de la gare et à 1500 m du centre-ville,
- une accessibilité en vélo, bus ou voiture,
- une étendue de 20 ha,
- une morphologie avec un coteau creusé sur une hauteur de 40 m,
- une identité double ayant à la fois un caractère industriel et un milieu sauvage,
- une poésie où la nature prend vie sur une ossature industrielle.
Source verte pour la ville, elles peuvent constituer une nouvelle économie pour la ville, une nouvelle image à son actif.
Néanmoins, ce qui fait l’intérêt de ce site en fait aussi sa problématique et sa fragilité. C’est un espace naturel physiquement dangereux : les parois rocheuses se détachent et représentent un péril. C’est une biodiversité fragile : en constante évolution, la mono spécificité végétale représente une menace à contrôler sur le long terme. C’est un milieu exposé aux délits mineurs : vandalisme, dépôt sauvage de déchets, campements sauvages liés à sa proximité et à son accessibilité.
Aussi, le site aspire à une autre définition, mais il n’en reste pas moins empreint d’un passé bien présent (ex : les fours à chaux et la physionomie des carrières).
Enfin, la notion de cohérence d’ensemble n’est plus valable aujourd’hui. En effet, si l’on considère les services, les logements, les équipements, chacun de ces éléments n’interagit plus l’un avec l’autre comme à leur origine.
Mes intentions seront de développer un travail de pédagogie et de sensibilisation auprès du grand public au travers d’un nouvel aménagement de l’espace. Définir une nouvelle affectation en aval d’une économie capricieuse (l’industrie extractive). Poursuivre un travail de gestion de cet espace naturel.
Mon but est de renverser l’image d’un site « qui subit » vers l’image d’un site « qui agit ».
Quand le décor devient l’acteur d’une scène…