Etudiant : James Bouquard
Directeur de mémoire : Jalil Amor
BROUAGE ET LE GOLFE DE SAINTONGE
La mer se retire peu à peu du golfe de Saintonge. On y cultive le sel jusqu'à faire de Brouage une capitale prospère. Façonnant, divisant, creusant, colmatant, drainant le sol. La terre et l'eau gravent des formes géométriques dans ce territoire d'une rigoureuse platitude.
à présent, la mer est descendue trop bas. La culture du sel est remplacée par l'élevage et la culture céréalière. Brouage est un clinquant objet militaire flottant au milieu du marais. Ce duo attire les touristes qui viennent en nombre pour profiter des plages alentour.
Malgré tout, le paysage restitue encore clairement ses caractéristiques originelles :
Structuré par la présence des eaux (douce et salée) : les canaux, les bassins et le wadden (partie du littoral qui n'est ni terrestre ni maritime) subissent la variation des marées et des lumières, et confèrent au lieu son caractère labyrinthique ; les cheminements sont peu nombreux et tourmentés -ils troublent la perception des distances et du temps-. à cette complexité s'ajoute le dessin des micro-reliefs qui divisent les parcelles : digues et talus doux hérités des méthodes salicoles.
En dehors des coteaux qui le cernent et des "îles" qui le ponctuent (sur lesquelles se sont greffés les bourgs), l'ancien golfe est nu, ouvert et horizontal. Dénué de toute masse boisée, ce paysage "à vif" est explicite, sa lecture est évidente. Les codes qu'elle utilise se superposent à cette apparente vacuité, à cette dévotion céleste et horizontale.
C’est sur l’équilibre issu de cette superposition que repose l’identité du lieu. Cet équilibre est encore une fois remis en question par le contexte socio-économique.
Aussi faut-il s’attacher à travailler ces deux niveaux de lecture :
Interroger la mémoire en épluchant chaque entité physique (à toute échelle) qui a construit ce paysage ; et décrypter les correspondances horizontales qui s’opèrent entre elles.
Exacerber la lecture des images qui en découlent et révéler les correspondances verticales qu’elles véhiculent.
Ainsi l’amalgame de ces deux parties permettra de définir clairement des choix qui sauront orienter une exploitation durable et en phase avec les intérêts locaux (agriculture et tourisme) d’une part, et la mémoire du lieu d’autre part.