Etudiant : Florent Morisseau
Directeur de mémoire : Jean-Marc Gaulier
LES MARAIS DE SAINT OMER; LE MARAIS AUDOMAROIS PARC NATUREL RéGIONAL DES CAPS ET MARAIS D'OPALE

La ville de Saint-Omer, point de rencontre entre les collines crayeuses de l'Artois, la basse plaine flamande et la plaine maritime, dresse ses tours au milieu d'un vaste marais traversé par les eaux canalisées de l'Aa. L'omniprésence de l'eau et le labeur des hommes ont façonné les terres d'un pays à mi-chemin entre deux paysages. En effet, le marais de Saint-Omer est humanisé depuis 13 siècles. Sur une étendue de 3 400 hectares, le marais de l'audomarois constitue un site privilégié et offre des paysages diversifiés, qui sont le résultat d'une lente conquête par l'homme d'une zone inondée. Le marais est le siège d'une activité maraîchère (polyculture, élevage sur les prairies humides). Il abrite aussi une réserve naturelle. Depuis l'origine, la physionomie, le fonctionnement et la notoriété font que le marais de Saint-Omer est devenu, au fil de l'histoire, le plus grand Marais Maraîcher de France.

L'avenir du marais audomarois constitue l'enjeu principal. Quelle est la place du marais et de son rôle dans l'aménagement et le développement des territoires, au niveau local comme au niveau régional? Quelle est la place pour le maraîchage demain dans le marais Audomarois face à la demande accrue d'espaces "naturels" et de loisirs? Il s'agit en partie de passer par la redéfinition des rapports entre le maraîchage et le territoire, à toutes les échelles. Quelle place peut-on donner au paysage dans le projet agricole? Comment le paysage peut-il aider l'agriculture, le maraîchage à surmonter ses problèmes? Au cœur d'une société urbaine, les agriculteurs et les maraîchers ont-ils une position particulière à tenir pour aider à élaborer une nouvelle culture du paysage? Quel avenir du paysage? Quel parti paysager pour l'ensemble du marais et des exploitations? Il s'agit effectivement de traiter un véritable problème de fond du paysage. Les enjeux sont importants (intérêts patrimoniaux, culturels, paysagers, écologiques, touristiques...). Ce marais humanisé depuis 13 siècles résulte d'un parfait équilibre entre les hommes et leur environnement mais aujourd'hui, cet équilibre est en train d'être modifié. La banalisation et le mitage de ce paysage prennent de plus en plus d'ampleur et menace l'équilibre du marais. Il s'agit de s'orienter vers un marais plurifonctionnel, vivant, exploité, riche de qualité de ses espaces, de ses ressources, de ses productions et de ses habitants.

Il est indispensable de prendre conscience de la saisissante beauté de ces paysages dont beaucoup sont de véritables chefs d'œuvre, mais des chefs d'œuvre en perdition. C'est là l'enjeu capital des architectes paysagistes pour aménager et revaloriser les marais. Les marais ont des potentialités que les hommes ne doivent plus sous-estimer.