Etudiante : Marie Piau
Directrice de mémoire : Dominique Caire
LES BARRAGES SUR LE CHER

La perception des rives d'un cours d'eau navigable et de ses ouvrages peut être ressentie à plusieurs échelles. L'aménagement touristique du Cher, affluent de la Loire devra constamment en tenir compte. Sa partie canalisée, récemment réhabilitée pour développer la navigation de plaisance, comporte notamment la mécanisation de huit barrages à aiguilles.

Le tourisme fluvial crée une nouvelle ressource économique engendrant un regain d'animation de la vie locale et un souci d'investigation dans la mise en valeur du patrimoine naturel et architectural de la vallée du Cher. Ainsi aujourd'hui, renaît une prise de conscience collective de la valorisation de la rivière.

Très bien desservie, la vallée du Cher permettrait de s'ouvrir aux observateurs de différentes natures; en effet, actuellement, il est facile de parcourir la vallée par voie de chemin de fer, par la nationale 76 et prochainement par l'autoroute A85, enjeux colossaux pour mieux connaître la région. Ces réseaux, outre la voie d'eau, offrent une ouverture importante sur le paysage de la vallée.

Cependant, il n'existe aucun lien entre le paysage et ses voies de communication, car l'identité paysagère de la rivière et de la vallée reste encore imperceptible depuis ses dessertes. Les accès physiques et visuels à la rivière et ses abords sont quasi inexistants. Par ailleurs, on ne remarque aucun fil conducteur fondamental entre les divers moyens de traverser la vallée (rails, autoroute, routes, voies d'eau, cheminements piétons), un large choix s'opère en terme de circulation dans ce lieu particulier, mais il ne se coordonne pas sur un même ton : l'eau et la rivière. Tous les franchissements sont à prendre en compte, ainsi il convient de resserrer les champs d'actions en se mettant en situation, à toutes les échelles d'observation. Les observateurs doivent parcourir le paysage à des points de vue et à des vitesses spécifiques. Le paysage au sens Grand Paysage, doit attraper le regard de l'automobiliste en un bref instant, et capter son envie de pénétrer plus à l'intérieur d'un site encore inconnu. Le champ de vision se resserre et ce sont les espaces de proximité qui sont à travailler afin de leur accréditer des ambiances différentes, propre à leur proche environnement. Un "arrière-paysage doit se révéler finement au travers des ballades". Les chemins de halage sont actuellement discontinus et ne permettent aucun accès longitudinal sur les berges du Cher. La rivière souligne des évènements le long de son cours qui sont principalement les cités de Saint-Aignan et de Montrichard : belvédères de grande qualité architecturale, qui surplombent le cours d'eau. Le Cher se rythme régulièrement de la présence des barrages qui pourraient construire les actes d'une mise en scène fondée sur l'élément naturel : l'eau. Chaque barrage est un enjeu spécifique pour la découverte de l'évolution du cours de la rivière. Ils reflètent un à un les évènements architecturaux, historiques et naturels de la traversée de la vallée de Noyers à Chissay.

Les objectifs seront inscrits pour la mise en œuvre d'un schéma directeur orientant les interventions par rapport à l'impact de la rivière sur le paysage de la vallée :

- Mieux gérer l'aspect paysager des secteurs à l'appel des voies de desserte en vue de reconquérir des percées visuelles sur le Cher.

-Ressérer l'aménagement sur la rivière, et se mettre en situation piétonne.

Il convient d'intervenir à différentes échelles pour adapter les multiples usages qu'offre le site à ses divers utilisateurs. Chaque barrage, vu comme évènement unique, doit s'insérer harmonieusement dans le paysage, chacun des barrages doit refléter les facettes identitaires de son propre environnement et ses ambiances particulières. L'idée majeure est de garder la rivière comme fil conducteur : thème principal du scénario d'une ballade sur l'eau, au bord de l'Eau, à l'appel de l'eau.