Etudiante : Solenne Blondiaux
Directeur de mémoire :Michel Boulcourt
RECONSIDéRATION D'UN HéRITAGE POUR UNE RéAPPROPRIATION PAYSAGèRE ENVISAGEABLE DU DéPôT FERROVIAIRE D'HIRSON

Le dépôt ferroviaire d'Hirson

Hirson est situé dans l'Aisne, à la frontière belge, en Thiérache, paysage de bocages, de collines, de bois et d'étangs. Cette ville, ainsi que la commune de Buire, doit son expansion à l'arrivée des chemins de fer. Le dépôt est partagé sur le territoire de ces deux communes. Pendant presque un siècle, le dépôt a été un des moteurs de l'économie locale; il a contribué à la construction de pratiques collectives. Il n'est plus exploité depuis 1969. Sur un territoire de cinq à six hectares, le dépôt est aujourd'hui composé de trois bâtiments dont un classé monument historique à caractère industriel. L'association "éco-rail", créée en 1988, a pour objectif la sauvegarde de ce patrimoine : ce site reste un repère historique et culturel pour la communauté. Il est un des éléments forts du patrimoine local.

Intentions

Le dépôt ferroviaire est un héritage pour la ville d'Hirson et celle de Buire, pour l'association "Eco-Rail" et pour tous les habitants actuels de cette agglomération, et il s'agit, tout d'abord, de le prendre en considération. Puis, l'objectif est d'étudier le compromis entre l'histoire et le réaménagement souhaité par la communauté, en vue d'une réappropriation. Cette phase de réaménagement est la suite logique d'un long travail d'équipe : volonté de changer, définition des différents acteurs, accord sur le programme, recherche de fonds...

Périmètre de réflexion

Un des bâtiments est classé monument historique : cela a notamment pour conséquence la protection du site sur un rayon de 500 mètres. Un réaménagement est souhaité par la commune d'Hirson, celle de Buire et par l'association "éco-rail". Des concepts tels que la protection, la restauration, l'évolution d'un site peuvent paraître opposés. Un équilibre entre réaménagement et protection du patrimoine s'avère nécessaire. Lieu d'histoire, lieu de mémoire, la notion d'héritage prédomine, mais ce site n'est pas pour autant immuable : mémoire ne signifie pas pour autant culte du passé. Le sens attribué à une œuvre est en constante évolution. Il dépend autant de ceux qui l'ont créé que de ceux qui le font vivre. La restauration d'un état passé ou existant, sans place pour le futur, n'est pas la réponse adéquate. Le site, figé, nous apprendrait certainement beaucoup sur un état donné, mais il renierait des notions de réappropriation, d'évolution et de création. Il appartiendrait alors à la mémoire collective et non aux sensations, au sens inné, à la mémoire de chacun. Se pose alors des questions telles que:

- Jusqu'où faut-il conserver ?

- Quel état sert de référence ?

- De quelle manière faut-il rappeler les éléments du passé ?

- Est-ce le bâtiment protégé, la fonction première du site, les traces qui en subsistent, ou la mémoire du lieu qui est importante pour celui qui le fréquente ?

Méthodologie

-Etudier le territoire dans lequel la friche s'inscrit.

-Se placer à la suite d'une histoire dans sa continuité.

-Révéler le site et ses potentialités.

-Identifier les acteurs, leurs actions, ainsi que les perspectives engendrées par la reconsidération de cet héritage.

-Analyser l'impact de la volonté de conservation.

-Dégager la dimension mémorielle de l'objet et du site.

-Emettre les lignes fédératrices d'une vie future.

-S'inscrire dans une évolution à court et à long terme.

-Mettre en image la réappropriation qui en découle.